Quel avenir pour le stock de gamètes des CECOS ?

Extrait du projet de loi relatif à la bioéthique :

  • 3° À compter d’une date fixée par décret ne peuvent être utilisés pour toute insémination et toute tentative d’assistance médicale à la procréation que les embryons proposés à l’accueil et les gamètes issus de dons réalisés à compter du premier jour du treizième mois suivant la promulgation de la loi ;
  • 4° À la veille de la date prévue au 3°, il est mis fin à la conservation des embryons proposés à l’accueil et des gamètes issus de dons réalisés avant le premier jour du treizième mois suivant celle-ci.
  • VII. – 1° L’article L. 2143-2 du code de la santé publique s’applique aux personnes conçues par assistance médicale à la procréation avec tiers donneur à compter de la date prévue au 2° du VI du présent article ;
  • 2° Les tiers donneurs dont les embryons ou les gamètes sont utilisés jusqu’à la date prévue au 2° du VI du présent article peuvent manifester auprès de la Commission mentionnée à l’article L. 2143-6 leur accord à la transmission aux personnes majeures nées de leur don de leurs données non identifiantes d’ores et déjà détenues par les organismes et établissements mentionnés au troisième alinéa de l’article L. 2142-1 ainsi que leur accord à la communication de leur identité en cas de demande par ces personnes ;

Il y a donc un risque que le stock des CECOS soit détruit dans l’hypothèse où il ne serait pas possible d’obtenir le consentement des donneurs pour la transmission de leur identité aux personnes issues de leurs dons.

Il est bien évidemment normal que ces gamètes ne soient plus utilisés dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation mais nous ne comprenons pas la nécessité d’obliger à détruire ces gamètes. Les gamètes qui ne peuvent plus être utilisés pour procréer devraient selon nous pouvoir continuer à être conservés pour des recherches médicales si les donneurs ont donné leur consentement pour cela.

Lors de son premier rendez-vous, le donneur signe un consentement qui autorise le CECOS à utiliser les gamètes dans le cadre d’une procréation médicalement assistée. Le donneur peut également signer un consentement pour que ses gamètes soient utilisés dans le cadre de recherches sur l’infertilité. Les stocks de gamètes des CECOS ont donc 2 finalités : l’assistance médicale à la procréation et la recherche.

Si le donneur ne donne pas son consentement pour l’accès aux origines et qu’il a donné son consentement pour que ses gamètes/embryons servent pour la recherche, il faut privilégier la recherche médicale plutôt que la destruction.

Les inquiétudes liées aux stocks de gamètes et d’embryons ne sont pas nouvelles. Je vous propose un extrait vidéo d’une table ronde organisée par l’association PMAnonyme le 29 septembre 2018 dans lequel, on peut entendre la présidente des CECOS (le Professeur Nathalie Rives) évoquer cette question.

Pour ceux qui voudraient voir la totalité de la table ronde, vous pouvez vous rendre à cette adresse : http://pmanonyme.asso.fr/?p=5491
C’est Jérôme Deneubourg qui a réalisé la capture vidéo de la table ronde.

JE SUIS L’UNE D’ENTRE ELLES

Livre je suis l une d entre ellesJE SUIS L’UNE D’ENTRE ELLES
La première génération de personnes concues par PMA avec don témoigne
Vincent Brès
Préface de Geneviève Delaisi de Parseval ; Postface d’Irène Théry
QUESTIONS DE GENRE SOCIOLOGIE FAMILLE

En France, environ 70 000 personnes ont été conçues par don de sperme ou d’ovocyte. Plus de 90 % ignorent pourtant leur mode de conception. Aux donneurs, il a été garanti l’anonymat. Aux parents, il a été recommandé le silence. Sans imaginer les conséquences de tels secrets pour les enfants. Alors que les débats entourant la procréation médicalement assistée animent régulièrement notre société, comme des millions de personnes à travers le monde, eux aussi ont réalisé des tests ADN récréatifs faisant voler en éclats l’anonymat du don. Ce livre apporte une trentaine de témoignages de celles et ceux qui vivent dans leur chair et dans leur vie la PMA avec don.

L’association PMAnonyme milite pour le droit d’accès aux origines. Elle constitue un espace d’écoute, d’échange, de réflexion et d’action ouvert à toutes les personnes conçues par don de gamètes, parents, donneurs et professionnels du sujet.

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-16995-8 • 11 mars 2019 • 244 pages
EAN13 : 9782343169958
EAN PDF : 9782140116421
EAN ePUB : 9782336867205

Prix: 20 euros (15 euros en version numérique).
Disponible sur le site de l’éditeur : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=62554

Si nous vous recommandons cet ouvrage, c’est entre autre qu’il contient plusieurs témoignages de donneurs.

Parcours d’un donneur de Gamètes

Livre parcours d un donneur de gametesPARCOURS D’UN DONNEUR DE GAMÈTES
Jérôme Deneubourg
Préface de Vincent Brès
LITTÉRATURE DOCUMENTS, RÉCITS ROMANS, NOUVELLES SANTÉ, MÉDECINE

Comment vient l’idée, un beau jour, d’aller faire un don de sperme ? Est-ce un acte anodin ? L’auteur, au cours de ses pérégrinations teintées d’humour et de malice, tente d’expliquer ce qui l’a poussé à venir un matin dans un hôpital pour accomplir ce don si particulier. Gardera-t-il ses motivations généreuses jusqu’au bout ? Les conditions d’accueil correspondent-elles à son idée du respect de la personne humaine ? Ce récit autobiographique est aussi une réflexion méthodique sur le don, qu’aucun philosophe en son cabinet n’aurait pu mener. Car avant d’être un échafaudage de principes, le don est d’abord une pratique.

Après avoir suivi des études de philosophie (DEA, section « Formes de la rationalité », Capes-Cafep théorique), Jérôme Deneubourg enseigne la culture générale en classes de BTS à Paris. Son premier ouvrage dénonçait l’émergence d’une nouvelle judéophobie : L’affaire Ilan Halimi, les clés du procès (2009, éditions du Cygne).

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-15536-4 • 26 juillet 2018 • 110 pages
EAN13 : 9782343155364
EAN PDF : 9782140097478

Prix: 13 euros (10 euros en version numérique).
Disponible sur le site de l’éditeur : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=60550

Ouvrages recommandés

Dans cette rubrique ouvrages, nous allons essayer de vous présenter des ouvrages qui s’adressent spécifiquement à des donneurs.

N’hésitez pas à nous signaler des ouvrages qui vous sembleraient intéressants.

Réglementation applicable au don de gamètes et d’embryons

Vous trouverez sur cette page toute la législation française relative au don de gamètes et d’embryons.

Réglementation dans le cadre de la 4e loi de bioéthique

Réglementation dans le cadre de la 3e loi de bioéthique

Réglementation dans le cadre de la 2e loi de bioéthique

Réglementation dans le cadre de la 1ère loi de bioéthique

Réglementation antérieure à la 1ère loi de bioéthique

Super-géniteurs. Enquête sur le don de sperme sauvage en France

Livre Super Geniteurs

Aujourd’hui, en France, dans l’illégalité la plus totale, des hommes offrent leur sperme à des couples homosexuels, hétérosexuels ou des femmes seules en mal d’enfant. Sur Internet, ils proposent de délivrer leur semence de manière  » artisanale  » – à l’aide d’une pipette de Doliprane – ou  » naturelle « , via un rapport sexuel. Célibataires ou en couple, parfois pères de famille, ces super-géniteurs ont une descendance qui peut compter jusqu’à 50 enfants.

La plupart disent vouloir aider celles et ceux qui n’ont pas accès à la PMA, qui ne supportent plus les délais d’attente des banques de sperme françaises ou qui refusent de se plier à la règle de l’anonymat des donneurs. Mais d’autres présentent des motivations moins nobles et, parfois, plus pathologiques… Tous secouent les normes sociales et les règles éthiques liées à la notion de filiation.

Avec cette enquête inédite, étayée de témoignages de donneurs et de familles, ainsi que de nombreux experts, Sarah Dumont met en lumière un aspect méconnu des débats d’actualité sur l’anonymat du don et l’ouverture de la PMA pour tous, et pose, en filigrane, la question suivante : avoir un enfant est-il un droit ?

Date de publication : 1 septembre 2016
Éditeur ‏ : ‎ Michalon
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 187 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2841868362
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2841868360
Poids de l’article ‏ : ‎ 215 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.2 x 1.6 x 20.1 cm

Auteur : Sarah Dumont

Utilité du numéro de Sécurité Sociale pour retrouver les donneurs

Le projet de loi bioéthique va instaurer un droit d’accès aux origines pour les personnes issues d’une AMP avec tiers donneur. Les personnes qui feront le choix d’obtenir l’identité du donneur, voudront peut être entrer en contact avec lui. Pour que cette mise en relation puisse se faire, encore faut-il pouvoir retrouver le donneur, ce qui n’a rien d’évident. En effet, le droit d’accès aux origines peut s’exercer 20, 30 ou 40 ans après le don. Durant cette longue période, le donneur peut avoir déménagé, changé de numéro de téléphone et même avoir changé de nom de famille.

Le CNAOP qui est chargé du droit d’accès aux origines pour les personnes nées sous X connaît particulièrement bien la difficulté de retrouver quelqu’un. C’est la raison pour laquelle, Madame Marie-Christine Le Boursicot qui est l’ancienne secrétaire générale du CNAOP recommande vivement de recueillir le numéro de sécurité sociale du donneur. Cette déclaration a été faite le 22 novembre 2018 dans le cadre de la conférence « L’accès aux origines personnelles, dons de gamètes et accouchement sous X » organisée par la Cour de Cassation.

L’alinéa 13 de l’article 3 prévoit que le médecin doit collecter l’identité et des données non identifiantes du donneur.
collecte
Nous demandons que le médecin collecte également le numéro de sécurité sociale du donneur.

Bien évidemment, la finalité de ce numéro de sécurité sociale devrait être exclusivement d’aider à retrouver le donneur. En aucune façon, ce numéro de sécurité sociale ne devra être transmis aux personnes issues du don du tiers donneur. Afin que ce numéro de sécurité sociale soit utile, il faudra que la commission en charge de l’accès aux origines ait le droit d’utiliser/consulter le Répertoire National Interrégimes de l’Assurance Maladie (RNIAM). Les conditions de cette utilisation et de cette consultation pourront être fixées par décret en Conseil d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.

Dans le cadre du projet de loi bioéthique, nous demandons que soit recueilli le numéro de sécurité sociale des donneurs qui aura pour unique finalité de rechercher le donneur (il ne pourra pas être communiqué aux personnes issues du don). La commission en charge du droit d’accès aux origines devra avoir le droit d’accéder au Répertoire National Interrégimes de l’Assurance Maladie (RNIAM).

Comme la conférence était très intéressante, nous vous proposons de la visionner en intégralité. Le 22 novembre 2018, la cour de cassation a organisé une conférence ayant pour thème « L’accès aux origines personnelles, dons de gamètes et accouchement sous X » (voir le PDF). Madame Marie-Christine Le Boursicot (ex-secrétaire générale du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles – CNAOP) avait recommandé que soit recueilli le numéro de sécurité social des donneurs afin de pouvoir plus facilement les retrouver. Pour entendre l’intérêt du numéro de sécu, il faut écouter de 1 heure et 5 minutes à 1 heure et 7 minutes.

Edit du 15 février 2020 : Notre proposition a été transmise aux députés et aux sénateurs mais aucun amendement n’a été déposé lors de la première lecture du projet de loi bioéthique.

Edit du 25 juin 2020 : Dans le cadre de la deuxième lecture du projet de loi bioéthique, la députée Agnès Thill a déposé l’amendement 596 qui va dans ce sens. Cependant, l’amendement a été rejeté.

Edit du 1er août 2020 : Notre amendement a été examiné en deuxième lecture à l’assemblée nationale mais celui-ci a malheureusement été rejeté.