Starbuck

Affiche Starbuck David Wozniak est un adulte peu responsable qui découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants conçus à partir de ses dons de sperme. Livreur pour la boucherie familiale, il est également poursuivi par des gangsters parce qu’il leur doit la somme de 80 000 $. Enfin, sa petite amie Valérie est enceinte de son enfant mais croit qu’il n’est pas assez mûr pour être père.

Cependant, 142 de ses descendants essayent de forcer la clinique de fertilité à révéler la véritable identité de « Starbuck », le pseudonyme que David utilisait lorsqu’il donnait du sperme. Mais lorsqu’il reçoit les dossiers des individus en question, il ne peut résister à la tentation de les parcourir pour découvrir qui ils sont. Il se met à rencontrer certains de ses enfants biologiques, sans révéler qui il est, et leur apporte de l’aide comme il peut. Le jugement du procès reconnaît à David le droit de rester anonyme. Mais touché par les rencontres qu’il a faites, il finit par dévoiler son identité. Lorsque Valérie accouche, beaucoup de ses enfants viennent célébrer la naissance à la clinique.

Starbuck est un film comédie québécoise sorti en juillet 2011, réalisé par Ken Scott, scénarisé par Martin Petit et Ken Scott. Le film remporte un franc succès au Québec et est exporté dans 25 pays. En France, il sort le 27 juin 2012. Le magazine américain Variety classe le film parmi les meilleurs films de 2013.

Réalisation : Ken Scott
Scénario : Martin Petit, Ken Scott
Acteurs principaux : Patrick Huard, Antoine Bertrand, Julie LeBreton
Sociétés de production : Caramel Films
Pays d’origine : Canada
Genre : Comédie
Durée : 109 minutes
Sortie : 2011

Regards croisés de mères, de donneurs et d’enfants de familles lesboparentales en France

Regards croisés de mères, de donneurs et d’enfants de familles lesboparentales en France

Date de publication : 18 avril 2020

Auteurs :
– Isabel Côté, Université du Québec en Outaouais, département de travail social, Canada.
– Martine Gross, Centre national de la recherche scientifique, CESOR, -France.
– Kévin Lavoie, Université de Laval, École de travail social et de criminologie, Canada.
-Line Chamberland, Université du Québec à Montréal, département de sexologie, Canada.

Licence : Ce travail est disponible sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International .

Lien de l’article : https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/view/coteetal
Côté, I., Gross, M., Lavoie, K. et Chamberland, L. (2020) « Regards croisés de mères, de donneurs et d’enfants de familles lesboparentales en France », Emulations – Revue de sciences sociales, (32), p. 75-89. doi: 10.14428/emulations.032.07.

Résumé
En France, la plupart des mères lesbiennes se tournent vers la procréation médicalement assistée (PMA) pour fonder une famille. Un certain nombre d’entre elles ont cependant recours à un « donneur connu », c’est-à-dire un homme de leur entourage qui accepte de faire un don pour les aider à devenir mères sans pour autant revendiquer une paternité légale. Cet article explore cette configuration familiale en documentant les relations entretenues entre les mères lesbiennes, leur donneur, mais également les enfants issus de ses dons. Quatre rôles endossés par le donneur se dégagent en fonction de la proximité établie avec les mères et de la relation entretenue ou non avec l’enfant au fil du temps : 1) une « quasi » coparentalité planifiée ; 2) un donneur considéré comme un père par une partie de la famille ; 3) un donneur « proche » ou 4) un donneur « distant », voire inconnu.

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À la recherche du sperme parfait

Description
Sommes nous tout·e·s égaux·les face au désir d’enfant ? Ce chemin vers la parentalité est pour certain·e·s semé d’embuches et de surprises. C’est le cas d’Aline Mayard, journaliste, qui a décidé de faire un enfant grâce à une PMA.

Très vite, des questions se posent autour du donneur : comment le choisir ? Quelles caractéristiques préférer chez lui ? Faut-il même le choisir, ou laisser le hasard faire le travail ?

« À la rechercher du sperme parfait » est une série d’Aline Mayard réalisée par Vincent Hiver.

Episodes

Thèse Dons, parentés et représentation sociale

Sujet de la thèse : Dons, parentés et représentation sociale

Auteure : Marjolaine DOUMERGUE, sous la direction de Nikos KALAMPALIKIS

Discipline : Psychologie

Date : Présentée et soutenue publiquement le 29 novembre 2016

Résumé : Notre thèse s’attache à l’étude des systèmes représentationnels impliqués par la parenté par recours au don de spermatozoïdes. D’un point de vue théorique en psychologie sociale, l’objectif est de saisir la logique de ces systèmes (contenus et processus d’élaboration et de transformation) et leur efficacité au sein de la pratique sociale. La problématique porte sur les manières dont le sens commun traduit les enjeux anthropologiques relatifs à la parenté et au don dans le cas du don de spermatozoïdes. Nous nous inscrivons dans une approche sociogénétique des représentations sociales nous permettant de retracer les éléments et les jalons des processus d’appropriation symbolique en œuvre pour ceux qui ont pour tâche d’institutionnaliser ces pratiques et pour ceux qui en ont une expérience vécue. Nous avons développé un plan de recherche fonctionnant selon le principe de la triangulation des méthodes et organisant une étude multi-niveaux des phénomènes représentationnels. Grâce au partenariat scientifique avec la Fédération française des CECOS, nous avons rencontré des parents par recours au don de spermatozoïdes dans le cadre d’enquêtes quantitative et qualitative (entretiens individuels et focus groups). L’analyse des débats parlementaires de la révision de 2011 de la loi relative à la bioéthique complète ce design méthodologique. Les résultats ont permis de mettre au jour les systèmes représentationnels actualisés dans la sphère publique pour penser la parenté par recours au don, via la mise en évidence des tensions entre catégories de pensée fondamentales (thêmata) qui organisent le champ représentationnel des acteurs parlementaires. Le croisement des analyses dégage des similarités entre les logiques parentales et parlementaires (pro-anonymat) quant à cet anonymat du donneur, sans qu’il n’y ait de détermination, par ce régime anonyme, des pratiques parentales (majoritaires) de récits de sa conception à l’enfant. Les analyses des processus d’inscriptions psychosociales et culturelles du vécu de la parenté par recours au don témoignent toutefois d’un projet représentationnel partagé qui s’ancre dans des modes de parenté normalisés. Il s’actualise de manières paradoxales par un ensemble signifiant de pratiques (récits à l’enfant du recours au don ; dons d’ovocytes) qui se constituent en actions représentationnelles. La discussion souligne l’intérêt qu’il y a à considérer une pluralité de sociogenèses. Elles produisent des états représentationnels composites et la complexité de phénomènes en tensions, dont des actions représentationnelles transgressant et prolongeant l’ordre établi des attendus culturels et des rapports sociaux.

Copyright : Sous contrat Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/) – DOUMERGUE Marjolaine – Université Lyon 2 – 2016


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These de marjolaine doumergue

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Annexes these

Remarques sur la méthodologie :

Il était remis aux couples en parcours AMP avec tiers donneur, un questionnaire strictement anonyme et confidentiel. Une fois que le couple avait terminé de remplir le questionnaire, il devait le remettre à un médecin du CECOS. Les médecins du CECOS inscrivaient sur le questionnaire le numéro du CECOS et le numéro de dossier CECOS du couple avant de l’envoyer aux auteurs de l’étude.

Annexe 1

Extraits du questionnaire avec les questions sur le donneur :

Edit du 2 mai 2020

Publication d’un article d’ouvrage en lien avec la thèse.

Lien : https://hal.univ-lyon2.fr/hal-02537457

Article

Référence : : Marjolaine Doumergue, Kalampalikis Nikos. Méthodes mixtes dans une recherche en psychologie sociale sur le don de gamètes. In A. Schweizer, M. del Rio Carral & M. Santiago-Delefosse (Eds.), Les méthodes mixtes en psychologie. Analyses quantitatives et qualitatives : de la théorie à la pratique (pp. 181-196). Paris, Dunod.. Les méthodes mixtes en psychologie. Analyses quantitatives et qualitatives : de la théorie à la pratique, 2020. ⟨hal-02537457⟩

Edit du 28 juillet 2020

Sujet : Méthodes mixtes dans une recherche en psychologiesociale sur le don de gamètes.

Auteurs : Kalampalikis Nikos et Marjolaine Doumergue

Date de mise en ligne : Mercredi 28 juillet 2020

Liens du document : : https://hal.univ-lyon2.fr/hal-02906957 ou https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02906957v1

Référence : : Kalampalikis Nikos, Marjolaine Doumergue. Méthodes mixtes dans une recherche en psychologie sociale sur le don de gamètes.. Angélick Schweizer; Maria Del Rio Carral; Marie Santiago-Delefosse. Les méthodes mixtes en psychologie. Analyses qualitatives et quantitatives: de la théorie à la pratique, Dunod, pp.181-196, 2020, 9782100793020. ⟨hal-02906957⟩

Publicités de l’agence de la biomédecine et des CECOS

Nous vous proposons de voir ou de revoir les spots télé/radio en faveur du don de gamètes qui ont été réalisées par l’agence de la biomédecine et les CECOS.

Télécharger le fichier audio de la campagne 2018 pour le don d’ovocytes.

Télécharger le fichier audio de la campagne 2018 pour le don de spermatozoïdes.

Pub don spermatozoides

Pub don

Pub don

Appel don CECOS Lille Appel don CECOS Nancy

Une fois que le projet de révision de la loi bioéthique aura été définitivement adopté, l’agence de la biomédecine devrait en toute logique mettre à jour sa documentation, ainsi que ses spots de sensibilisation au don de gamètes.

Les motivations des donneuses

Le 11 avril 2020 a été publié l’article Enquête comparative sur le profil et les motivations des donneuses d’ovocytes françaises en 2017-2018

Auteurs : Mathilda Kretz (1), Dr Jeanine Ohl (2), Dr Hélène Letur (3), Dr Anne Guivarch (4), Pr Sophie Catteau-Jonard (5), Jacques de Mouzon (6), Sous l’égide du Groupe d’Étude français pour le Don d’Ovocytes (GEDO)

1) Service de Gynécologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, avenue Molière 67000 Strasbourg, France
2) Service d’Assistance Médicale à la Procréation (CMCO), Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, rue Louis Pasteur, 67300 Schiltigheim, France
3) Service d’Assistance Médicale à la Procréation – Préservation de la Fertilité – Polyclinique de Navarre, Boulevard Haute rive, 64000 Pau, France
4) Clinique La Sagesse, 3 place Saint Guenole, 35000 Rennes, France
5) Univ. Lille, CHU Lille, F-59000 Lille, France
6) 15 rue Guilleminot 75014 Paris, France

Objectifs : Depuis l’autorisation aux nullipares françaises de faire un don d’ovocytes, qui sont les nouvelles donneuses? Quels sont les points similaires et différentiels avec les donneuses initiales ayant déjà procréé?

Méthodes : étude de cohorte rétrospective multicentrique à partir d’un questionnaire.

Résultats : Le taux de réponse est de 90,7% avec 248 dossiers de donneuses nullipares et de donneuses ayant procréé, issus de 5 centres français d’assistance médicale à la procréation, analysés entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2018. L’âge moyen est de 31,0 ans. Plus de deux tiers des femmes ont un niveau d’études supérieur à la licence (Bac+3). Le don est spontané dans 69% des cas et relationnel dans 25% des cas. Parmi les donneuses nullipares, 37% ne connaissaient pas la possibilité d’autoconserver mais après information, 80% souhaitaient en bénéficier contre 32% des multipares si ces dernières en avaient la possibilité.

Conclusions : Cette étude du Groupe d’Études pour le Don d’Ovocytes (GEDO) met en lumière les particularités des donneuses d’ovocytes françaises. Le décret de 2015 a permis de diversifier l’origine du don, qui reste cependant principalement altruiste, mais la possibilité d’autoconservation pour les nullipares semble également motiver les femmes. Ce lien entre don et autoconservation pose un problème éthique qu’il est nécessaire d’appréhender et de résoudre dans la prochaine Loi Bioéthique encadrant l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP).

Couverture article

Lien pour consulter l’article : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468718920301574

La filiation des enfants à l’égard des femmes seules et des donneurs

Depuis la première loi de bioéthique de 1994, la loi protège la filiation des couples bénéficiant d’un don de spermatozoïdes et protège également les donneurs contre une action en recherche de paternité (voir notre article Filiation avec le donneur ?).

L’actuel projet de loi bioéthique prévoit d’ouvrir la PMA aux femmes seules et également, d’instaurer un droit d’accès aux origines (c’est-à-dire de donner le droit aux personnes issues d’un don de connaître l’identité du donneur). Lors des auditions, il a été évoqué la possibilité pour les personnes issues d’un don de spermatozoïdes et n’ayant qu’un seul parent, l’éventuelle possibilité d’établir un lien de filiation avec le donneur, ce qui avait provoqué quelques rires.

L’institut Droit et Santé propose dans son Journal de Droit de la Santé et de l’Assurance Maladie (JDSAM) n°25 d’avril 2020 un dossier thématique sur le thème « Loi de bioéthique – une loi en devenir ».

numero 25 JDSAM

Laure de Saint Pern (maître de conférence en droit privé à l’Université de Paris) a écrit l’article : « La filiation des enfants à l’égard des couples de femmes et des femmes seules » (page 19). Dans les pages 24 et 25, il est question de l’établissement de la filiation à l’égard du donneur. Si nous comprenons bien ce qu’a écrit Mme de Saint Pern, la loi de bioéthique continuera à interdire tout établissement de filiation mais cela ne signifie pas pour autant que cet établissement de la filiation soit impossible.

Laure de Saint Pern avait accordé une interview le 17 janvier 2020 à Aleteia : « Dans une conception de la filiation fondée sur la volonté, tout est possible »

Extrait article

Notre association défend les droits des donneurs et il nous semblerait inacceptable qu’une filiation puisse être établie avec un donneur si celui-ci n’y consent pas.

Interview de Nathalie Jovanovic-Floricourt

Nathalie Jovanovic-Floricourt

Nathalie Jovanovic-Floricourt a commencé son arbre généalogique à dix-huit ans. En 2008, elle découvre la généalogie génétique. Les tests ADN lui révèlent des origines inattendues et lui offrent un nouveau champ de découvertes par le biais de cousins en France et dans le monde.

ouvrage ADN un outil genealogique Elle est l’auteur de l’ouvrage L’ADN, un outil généalogique paru aux éditions Archives et Culture en 2018. En 2019, elle crée l’association DNA PASS.

Pour découvrir l’ouvrage L’ADN un outil généalogique : https://genealogie-genetique.fr/
Association DNA PASS :https://dna-pass.com/

Interview

L’association a été créée le 5 mai 2019, le jour anniversaire de mon père. J’ai découvert les tests génétiques à l’étranger, suite à son décès, car il y avait suspicion d’un cancer génétique.

  • Des articles scientifiques font état de problèmes médicaux en lien avec la consanguinité (quelques exemples d’articles : Le Figaro Santé et Science et Vie). Grâce aux tests génétiques, un individu peut connaître le pourcentage d’ADN qu’il partage avec son conjoint. On devine que si le couple a 30% d’ADN en commun (ce qui peut être le cas s’ils sont frère et sœur), il peut y avoir un risque de consanguinité pour leur enfant. A l’inverse, si le couple ne partage que 0,1% d’ADN en commun, on peut supposer que le risque de consanguinité sera très faible pour leur enfant. Savez-vous à partir de quel pourcentage d’ADN en commun, on considère qu’il existe un risque lié à la consanguinité pour l’enfant du couple ?

Les risques de la consanguinité sont avérés de longue date. Par contre, donner des pourcentages du point de vue biologique, me semble dangereux. Des pervers pourraient l’utiliser comme argument pour justifier un inceste par exemple ou une liaison entre demi-frère et sœur, sous prétexte que le « risque » génétique ne serait pas trop élevé.
Au-delà de l’aspect médical, il y a l’aspect social, psychologique et moral. Une liaison ou relation entre parents, ignorant être de la même famille, aura un effet destructeur important et durable.
Un des exemples fameux se retrouve dans l’ouvrage d’Anne Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux !, sur les héritages transgérationnels. Nous portons l’héritage des traumatismes de nos ancêtres. On parle de psycho généalogie, mais on sait aujourd’hui qu’il s’agit aussi d’une mémoire génétique. Un des cas cité était celui de descendants en souffrance, la souffrance étant liée au mariage « incestueux » d’un couple de leurs ancêtres. Or, il s’agissait d’un inceste moral et non biologique, puisque les ancêtres, orphelins, avaient été élevés ensemble sans être biologiquement liés avant de se retrouver et se marier. Pourtant, leurs descendants en souffraient. Alors, imaginez les dégâts psychologiques liés à une liaison consanguine entre par exemple des nés d’un don de gamètes…

  • Des sociétés comme MyHeritage ou 23andMe livrent en France des tests ADN « récréatifs ». C’est-à-dire que ces tests sont destinés à de la généalogie génétique, en permettant de retrouver des membres de sa famille partageant le même ADN. Est-ce que ces tests ADN récréatifs sont fiables ?

Tout d’abord, je réfute ce terme de « récréatif » utilisé par les opposants aux tests de généalogie génétique pour les discréditer. Faire un tel test est lié au Droit aux origines, un droit fondamental reconnu internationalement, y compris en France. Le ministère de la Santé et des Solidarités a d’ailleurs créé en 2002 le Conseil National d’Accès aux Origines Personnelles (CNAOP) pour répondre à ce droit et obligation légale, afin d’aider les adoptés et nés sous X le désirant à entrer en contact avec leur famille biologique. Leur opposer, quand c’est la seule solution pour eux de savoir d’où ils viennent, qu’ils « s’amusent » relève d’une violence et mépris insupportables.
Le droit aux origines s’applique à tous, même sans être dans un de ces cas cruciaux. L’humanité s’est créée sur des lignées d’ancêtres, et ce depuis la Bible, premier des arbres généalogiques.
Pour la fiabilité des tests de généalogie génétique, il y a beaucoup de méconnaissance de leur fonctionnement menant à une incompréhension des résultats. Deux informations sont accessibles : nos origines ethniques et nos liens de parenté.
Pour les origines ethniques, selon les laboratoires, les résultats sont plus ou moins performants. Par exemple, 23andMe analyse 1 500 zones géographiques différentes pour 42 par MyHeritage. Les résultats sont établis grâce à des panels plus ou moins étendus, pouvant être améliorés. MyHeritage vend des tests génétiques depuis 3 ans seulement.
Comme dans toutes sociétés commerciales, certaines sont meilleures que d’autres… Les personnes s’étant fait testées dans différents laboratoires pourront être perplexes face à des résultats parfois contradictoires, car n’ayant pas conscience de cette notion de panel, plus la notion de population sur une zone géographique (et non pas de nationalité), etc.
Pour les liens de parenté, il faut connaître les lois de l’héritage génétique. Nous héritons avec certitude de la moitié de l’ADN de chacun de nos deux parents. Cet héritage génétique est partagé avec d’autres membres familiaux, sur les 6 à 8 générations nous précédant, et tous les descendants de nos arrière arrière arrière arrière grand parents. Cela fait très vite beaucoup de cousins génétiques à découvrir.
En connaissant le fonctionnement génétique, on comprend mieux les résultats obtenus et comment les utiliser. Oui, les tests génétiques sont fiables, dans la limite de la possibilité d’analyse desdits tests génétiques…

  • Que pensez-vous de l’actuel projet de loi de bioéthique ?

Il est regrettable que le projet de loi de bioéthique n’encadre pas les tests de généalogie génétique, réalisés massivement par les français. L’Etat français ne peut donc vérifier les conditions dans lesquelles sont conservées nos données génétiques. Nous devons nous fier à la législation des pays des laboratoires étrangers. Je donne dans mon livre les informations nécessaires sur les laboratoires et les options de confidentialité suivant les sites. L’association que j’ai créé a aussi vocation à informer sur le sujet.
J’ai écrit un article sur le site de DNA PASS reprenant les arguments mensongers d’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, et les arguments ridicules, hélas, c’est le mot le plus approprié, de Bruno Retailleau.
Entre l’ignorance sur le sujet et les craintes infondées, il y a surtout le bafouement du Droit aux origines.
Le retard sur la génétique en France, par rapport à d’autres pays, notamment sur les Biobank, s’accroit malheureusement pour nous. Le temps législatif est déconnecté du temps technologique. Le Plan France Médecine Génomique 2025 va nécessiter de gros moyens financiers pour être mis en œuvre pour nous tous, et ces moyens ne sont pas au rendez-vous pour l’instant. Peut-être qu’avec l’épidémie du Covid19, les mentalités du gouvernement et des législateurs vont évoluer face à l’urgence sanitaire avec une reconsidération du dispositif en France.

Nous vous remercions pour toutes ces réponses



Explication complémentaire sur cette interview

J’ai reçu un mail d’une personne qui ne voyait pas le lien entre les questions et le don de gamètes. Je vais donc essayer d’apporter quelques précisions.

Certains tests ADN permettent de connaître le pourcentage d’ADN partagé avec un autre individu et il est mentionné le lien généalogique probable entre les 2 personnes (cousin, frère, oncle, etc.). Grâce à ces tests ADN, des personnes issues d’un don ont retrouvé des donneurs. Je trouvais important de connaître la fiabilité des résultats de ces tests.

D’un point de vue statistique, il peu probable que les enfants d’un donneur se mettent en couple avec des demi-génétiques. En revanche, si ce risque sur la première génération issue du donneur est faible, il me semble qu’il augmente génération après génération. Il n’est donc pas exclu que des arrières petits enfants du donneur se mettent en couple avec quelqu’un qui descendrait d’une personne issue du donneur. Si cette relation se produit à la 3e ou 4e génération, le pourcentage d’ADN en commun doit être relativement faible (je dirais qu’il doit être entre 1 et 10%) et je me demandais si cela pouvait représenter un risque médical. Beaucoup de donneurs sont sensibles au risque de consanguinité.