Le témoignage des CECOS au sujet de l’accès à l’assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes et à l’accès aux « origines »

Titre : Le témoignage des CECOS au sujet de l’accès à l’assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes et à l’accès aux « origines »
Auteur : Catherine Metzler-Guillemain
Journal : Journal du Droit de la Santé et de l’Assurance – Maladie (JDSAM) N° 32(2), 28-32.
Date : 2022
Lien : https://droit-cairn-info.proxy.bibliotheques.uqam.ca/revue-journal-du-droit-de-la-sante-et-de-l-assurance-maladie-2022-2-page-28

Résumé :
La fédération des CECOS (Centres d’Études et de Conservation des Œufs et du Sperme) rassemble la majorité des centres autorisés pour la gestion des activités d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) avec tiers donneur (97 % des centres autorisés pour le don de spermatozoïdes, 80 % des centres autorisés pour de don d’ovocytes, 80 % des centres autorisés pour l’accueil d’embryon). La loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique prévoit de nombreux changements dans les pratiques des centres d’AMP, notamment concernant l’AMP avec tiers donneur : la prise en charge de couples de femmes ou de femmes non mariées, le recours au double don de gamètes, la possibilité (sous conditions) d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur même pour des personnes majeures nées antérieurement à cette loi. Plus de 40 000 personnes actuellement majeures sont nées suite au recours à l’AMP avec tiers donneur au sein des CECOS. Combien d’entre elles solliciteront la commission d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur ? Quelles réponses auront-elles ? Quelles conséquences auront ces mesures sur les anciens donneurs et leur famille ? Par ailleurs, comment assurer des délais d’attente raisonnables pour tous les receveurs en don de spermatozoïdes ? La France veut mettre en place un système reposant sur des valeurs comme la non-rémunération du don et des donneurs motivés par l’altruisme, des receveurs pris en charge en don de spermatozoïdes avec un délai raisonnable, et une couverture par l’assurance maladie pour tous. Le défi est à relever, il impose une coopération parfaite entre les professionnels, les tutelles et les instances gouvernementales afin de répondre aux attentes des patients.

Extrait :
Le terme accès aux « origines » est un terme fort qui sera mis entre guillemets car les origines d’une personne ne peuvent être superposées au seul accès à l’identité d’un donneur. Le texte voté en 2021 prévoit la possibilité, via une commission d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur qui devrait être constituée d’ici septembre 2022, de nouvelles mesures. Cette commission sera chargée :

  • de contacter les tiers donneurs qui n’étaient pas soumis aux dispositions du présent chapitre au moment de leur don, lorsqu’elle est saisie de demandes au titre de l’article L. 2143-5 du CSP, afin de solliciter et de recueillir leur consentement à la communication de leurs données non identifiantes et de leur identité ainsi qu’à la transmission de ces données à l’Agence de la biomédecine.

Ce dernier point est problématique pour tous les professionnels de la Fédération des CECOS. En effet, cela va à l’encontre des informations données aux donneurs lors de leur engagement au don et dont les candidats ont tenu compte pour s’engager dans la démarche de don, lors du colloque singulier de la consultation médicale. De plus, cela identifie les personnes en tant que donneur, sans que ces personnes aient donné leur accord et constitue une rupture du secret médical. La Fédération des CECOS a transmis ses inquiétudes et ces arguments au Président du Conseil constitutionnel le 5 juillet 2021, avant la promulgation du texte de loi.

Concernant les anciens donneurs, peu de personnes se sont manifestées mais les avis semblent être hétérogènes : certains sont en accord avec les possibilités d’accès jusqu’à leur identité, certains sont en désaccord et disent refuser d’être contactés par la future commission, d’autres manifestent leur refus que les paillettes de spermatozoïdes éventuellement encore stockées puissent être distribuées à des couples lesbiens ou à des femmes non mariées. Selon les directives de l’Agence de la biomédecine, ce dernier cas correspond à l’expression d’un retrait de leur consentement au don tel qu’il est prévu par l’article L.1211-2 et L.1244-2 du Code de la santé publique, et implique donc l’arrêt de la distribution des paillettes de spermatozoïdes.

Seine-Saint-Denis : « Je n’en avais jamais entendu parler »… Le difficile recrutement de donneurs de gamètes

Titre : Seine-Saint-Denis : « Je n’en avais jamais entendu parler »… Le difficile recrutement de donneurs de gamètes
Auteur : 20 minutes – Lise Abou Mansour
Date : 01/10/2024
Lien : https://www.20minutes.fr/sante/4112710-20241001-seine-saint-denis-jamais-entendu-parler-difficile-recrutement-donneurs-gametes

Extrait : « J’explique aux gens que c’est important de permettre aux personnes qui le souhaitent de devenir parents », raconte Frédéric Letellier, bénévole de 44 ans, ciré violet sur le dos et lunettes sur la tête, lui-même ancien donneur. »

Arrêt de la CEDH du 12 novembre 2024

Des couples de femmes qui désirent un enfant peuvent vouloir recourir à la méthode ROPA. En France, la méthode ROPA est illégale au motif que le don de gamètes est anonymes. Il n’est donc pas autorisé qu’une personne choisisse à qui elle donne ses gamètes.

Capture du site de l’Agence de la biomédecine (https://www.procreation-medicale.fr/vos-questions/la-methode-ropa-est-elle-autorisee-en-france/)

Un couple de femmes a réalisé une AMP en ayant recours à la méthode ROPA. A la naissance de l’enfant, les deux femmes ont demandé l’établissement d’un lien de filiation avec l’enfant aux motifs suivants :
– La femme qui accouche est toujours la mère de l’enfant
– La femme qui a donné ses ovocytes est la génitrice de l’enfant

La justice a seulement reconnu le lien de filiation avec la femme ayant accouché de l’enfant. La femme qui a donné ses ovocytes a fait un recours auprès de la CEDH pour faire reconnaître son lien de filiation avec l’enfant au motif qu’elle est sa génitrice.

Le 12 novembre 2024, la CEDH a rendu un arrêt. Si la femme qui a donné ses ovocytes souhaite établir un lien de filiation avec l’enfant dont elle est la génitrice, elle peut le faire au travers d’une procédure d’adoption.

Télécharger l’arrêt de la CEDH du 12 novembre 2024

Reportages découverte – Secrets de familles : l’heure de vérité

Emission : Grands reportages, le magazine de l’information
Titre : Secrets de familles : l’heure de vérité
Date de diffusion : 10 novembre 2024
Chaîne : TF1
Adresse : https://www.tf1.fr/tf1/grands-reportages/videos/reportages-decouverte-secrets-de-familles-lheure-de-verite-68642115.html

Résumé : « C ’est un fardeau, un poids qu’ils portent depuis des années, un malaise qui les ronge. Les secrets de famille empoisonnent la vie de ceux qui les cachent mais aussi de ceux qui finissent par les découvrir. Dans ce TF1 Reportages, plusieurs d’entre eux ont accepté d’être suivis dans leur quête de vérité. »

Colloque 30 ans des lois de Bioéthique

Pour plus d’infos, voir notre page sur l’événement

Date : 11 octobre 2024
Titre : Regard sur la PMA, quelles conséquences sur des nouveaux droits ?

Intervenants :
– Nathalie Rives
– Cyril Hazif-Thomas

Modérateurs :
– Véronique Lefebvre des Noëttes
– Jean-Bernard Demontrond

Extrait 1 : Communication du lieu de naissance du donneur

Extrait 2 : La CAPADD et le droit d’accès aux origines

Extrait 3 : La question du lien de filiation

Contacts – Récits de donneurs et donneuses de gamètes

Date de sortie : 17 octobre 2024
Site web de la Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux : https://crcppa.uqo.ca/

Martin A., Andrieu de Levis J.-C., Masri-Clermont L., Desjardins S., Côté I. (2024) Contacts. Récits de donneurs et donneuses de gamètes. Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux, Université du Québec en Outaouais.

Une équipe de la Chaire de recherche de la professeure Isabel Côté, en collaboration avec l’École des arts et cultures (ÉdAC) de l’UQO, vient de créer un livret de bande dessinée sur la procréation pour autrui : Contacts. Récits de donneurs et donneuses de gamètes.

Anaïs Martin, post-doctorante et professeure associée au Département de travail social, et Jean-Charles Andrieu de Levis, professeur à l’École des arts et cultures (ÉdAC) de l’UQO, ont obtenu une subvention institutionnelle du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada pour ce projet unique (CRSH-SIC – Volet 2 – Subventions d’échange de connaissance, concours Hiver 2024). Ils ont collaboré avec Laurent Masri-Clermont (étudiant au baccalauréat à l’UQO) qui a réalisé les illustrations, et Simon Desjardins (étudiant à la maîtrise à l’Université de Montréal) qui a participé à la préparation des données et à l’écriture du scénario.

Le livret de bande dessinée a pour but de faire découvrir le vécu des donneurs et donneuses de gamètes qui ont été contacté·es par une personne issue de leur don. À travers neuf histoires fictives et de courts textes explicatifs, le livret rend compte des grands résultats d’une étude qualitative menée par Anaïs Martin, Isabel Côté et leur équipe auprès de 27 donneurs et donneuses de gamètes entre 2022 et 2024.

Cette recherche est l’une des rares à s’être intéressée à l’expérience de personnes qui ont donné leurs gamètes anonymement et qui ont, malgré tout, été identifiée et contactée par des personnes issues de leur don. Les parcours de don, l’expérience des premiers contacts et les relations qui peuvent en résulter sont mis en lumière à travers des scénarios plein de sensibilité.

Le livret est proposé à la fois en français et en anglais. Destiné au grand public, il intéressera les personnes directement concernées par la procréation pour autrui, ainsi que toutes les personnes curieuses d’en apprendre plus sur le don de gamètes.

Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application

Sujet : Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application

Auteur : Lou Valentine ZITO

Directrice : Nataliya TCHERMALYKH

Date de mise en ligne : Août 2024

Lien du document : https://archive-ouverte.unige.ch/unige:180782

Citation : ZITO, Lou Valentine. Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application. Master, 2024.

Résumé
La loi bioéthique française de 2021 reconnaît aux personnes conçues par don de gamètes le droit de connaître leurs origines. Mais comment ce droit est-il appliqué dans les faits ? Les enfants conçus par don de gamètes peuvent-ils effectivement accéder aux informations sur leurs origines ? Quels sont les défis rencontrés par les centres de dons dans la mise en œuvre de cette loi ? Les parents sont-ils prêts à divulguer ces informations à leurs enfants ? Cette étude examine la manière dont ce droit est respecté et appliqué dans les centres de dons en France. En utilisant une méthode qualitative basée sur des entretiens avec des professionnels, des témoignages de parents et de personnes conçues par don, elle analyse les implications psychologiques, identitaires et familiales de l’accès ou du manque d’accès aux origines biologiques. Bien que la loi bioéthique de 2021, dans sa dernière révision, vise à répondre aux besoins identitaires des enfants, des inégalités persistent dans son application, notamment en fonction de la date du don de gamètes. De plus, les centres de dons doivent faire face à divers défis dans la mise en œuvre de cette loi, tels que des contraintes financières, des limites en ressources humaines, des réticences parentales à la divulgation des origines, ainsi qu’un potentiel manque de dons à venir. Bien que la loi de 2021 constitue une avancée, elle présente des limites et nécessite encore des ajustements pour garantir pleinement ce droit fondamental à tous les enfants nés de dons de gamètes.

« Ma volonté est de faire gagner du temps aux femmes », une fois maman, Sylvie a fait de sa PMA solo son nouveau métier

Titre : « Ma volonté est de faire gagner du temps aux femmes », une fois maman, Sylvie a fait de sa PMA solo son nouveau métier
Date : 25 septembre 2024
Auteur : Maylen Villaverde
Lien : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/vannes/ma-volonte-est-de-faire-gagner-du-temps-aux-femmes-une-fois-maman-sylvie-a-fit-de-sa-pma-solo-son-nouveau-metier-3037307.html

Face à la pénurie, l’Agence de la biomédecine fait un tour de France jusqu’au 11 octobre 2024 pour recruter rapidement et massivement de nouveaux donneurs et donneuses de gamètes. Sylvie Labas, donneuse et receveuse, y a participé comme témoin. Cette ancienne cadre d’entreprise est depuis devenue coach en PMA Solo. Témoignage.