Quand des tests ADN jettent le trouble sur le recours de gynécologues à leur propre sperme pour des inséminations

Titre de l’article : Quand des tests ADN jettent le trouble sur le recours de gynécologues à leur propre sperme pour des inséminations
Date : 21 décembre 2021
Auteur : Valentine Pasquesoone
Lien : https://www.francetvinfo.fr/sante/biologie-genetique/enquete-franceinfo-quand-des-tests-adn-jettent-le-trouble-sur-le-recours-de-gynecologues-a-leur-propre-sperme-pour-des-inseminations_4841117.html

Cette enquête montre que des gynécologues ont inséminé leurs patientes avec leur propre sperme et également qu’il y a le risque qu’un grand nombre de naissances aient été permises par un même donneur.

La chaîne M6 a traité du problème le 22 décembre 2021.

La chaîne BFMTV a traité du problème le 26 décembre 2021.

La Chaîne Loopsider a traité du problème le 27 décembre 2021.

La Chaîne FR3 a traité du problème le 17 janvier 2022.

Pour plus d’informations sur le sujet

Vous pouvez consulter d’anciens articles en lien avec cette problématique.

Possible non respect des règles éthiques par des médecins réalisant des AMP avec tiers donneur ?

Remise d’un dossier-guide aux candidats au don

Nous demandons qu’il soit remis un dossier-guide à tous les candidats au don de gamètes.

Selon nous, ce dossier-guide devrait contenir :

  • La réglementation en matière d’AMP avec tiers donneur
  • Les dispositions du droit d’accès aux origines
  • Une liste d’associations

Notre association a adressé une demande en décembre 2021 à la présidente de la Fédération Française des CECOS pour la mise en place de ce dossier-guide.

A noter que depuis le 4 août 2021, les centres AMP ont l’obligation légale de remettre un tel dossier-guide aux bénéficiaires d’un don. Voir l’article L2141-10 du code de la santé publique.

Pour plus d’informations sur le sujet

Vous pouvez consulter d’anciens articles en lien avec cette problématique.

(07/07/2020) ➔ Demande n°2 : Améliorer l’information donnée aux candidats au don
(10/01/2020) ➔ Documentation sur le droit d’accès aux origines

2020 WE ARE DONOR CONCEIVED SURVEY REPORT

L’association https://www.wearedonorconceived.com/ qui regroupe plusieurs centaines de personnes issues d’une AMP avec tiers donneur, a réalisé une grande étude auprès de 500 de ses membres. Les résultats sont consultables sur la page https://www.wearedonorconceived.com/2020-survey-top/2020-we-are-donor-conceived-survey/

Télécharger l’étude traduite en français avec Google Traduction (PDF)

Quelques résultats de l’enquête

Ce rapport nous apprend tout d’abord que 12% des sondés désignent le donneur comme étant leur « mère/père » et 7% comme étant leur « maman/papa ».

31% des sondés espèrent nouer une relation étroite avec le donneur. 14% déclarent souhaiter établir une relation parent/enfant avec le donneur.
Parmi ceux qui ont réussi à identifier leur donneur, 9% disent avoir réussi à établir avec lui une relation père/enfant.

49% des sondés espèrent nouer une relation très étroite avec leurs demi-génétique. 30% sont à la recherche d’une relation fraternelle avec leur demi-génétique.

31% des sondés disent que cela a été une mauvaise chose pour eux d’avoir été conçus par don.

66% des sondés estiment que les donneurs ont une responsabilité morale envers les personnes issues de leur don.

49% des sondés souhaiteraient que l’identité du donneur figure sur leur acte de naissance.

33% des sondés souhaiteraient établir une relation avec le donneur dès leur naissance.

77% des sondés estiment que le donneur est la moitié de ce qu’ils sont.

La maternité à l’épreuve du don

Sujet : La maternité à l’épreuve du don

Auteurs : Kévin Lavoie and Isabel Côté

Kévin Lavoie
École de travail social et de criminologie
Université Laval
kevin.lavoie[at]tsc.ulaval.ca

Isabel Côté
Département de travail social
Université du Québec en Outaouais
isabel.cote[at]uqo.ca

Date de mise en ligne : 30 novembre 2021

Résumé

La présente étude vise à explorer les logiques sous-jacentes au choix du secret, au sein des familles dont l’enfant a été conçu par don d’ovules au Québec, Canada. La démonstration s’appuie sur un corpus de seize entrevues semi-dirigées auprès de femmes concernées (n=16), soit six mères ayant eu recours à un don d’ovules et dix donneuses. À travers une démarche de théorisation enracinée, nous dégageons les enjeux entourant l’annonce ou la dissimulation de la contribution de la donneuse dans le récit de conception de l’enfant à partir de deux stratégies narratives, soit le dévoilement progressif et la contribution oblitérée. Ces stratégies s’ancrent dans une conception exclusive de la maternité assistée par don, mais dans laquelle la place de la donneuse demeure ambiguë et difficile à cerner.

Télécharger l’article complet au format PDF

Mots-clés : don d’ovules, infertilité, maternité, secret, dévoilement

Citation : Kévin Lavoie and Isabel Côté, “La maternité à l’épreuve du don”, Revue des sciences sociales [Online], 66 | 2021, Online since 30 November 2021, connection on 05 December 2021. URL: http://journals.openedition.org/revss/7404; DOI: https://doi.org/10.4000/revss.7404

Lien du document : https://doi.org/10.4000/revss.7404

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Le donneur

Monsieur Lucien n’a rien d’un aventurier, encore moins d’un séducteur. Jeune et paisible employé, sa vie est banale, presque entièrement consacrée à son travail… jusqu’au jour où il épouse Adrienne, une terrible maîtresse femme. C’est par elle et pour elle qu’il va se transformer en un personnage sans nom, sans visage et qui cache son second métier. Un étrange métier, longtemps inimaginable… Lucien devient l’un de ces hommes grâce auxquels l’insémination artificielle est désormais possible. Il est un donneur… anonyme. « Ma première pensée fut pour la belle créature que je savais maintenant enceinte de moi : c’était à la fois fantastique et grisant de se dire qu’elle portait le fruit d’un amour que nous n’avions pas fait ensemble… ». Sans pudeur ni dissimulation, cet homme révèle ici ses hantises, ses joies bizarres, ses désirs refoulés. Il contribue à donner la vie sans jamais savoir le résultat de ses dons. Entre l’éthique et la médecine, il est troublé. Et dans cet extraordinaire roman, d’une grande actualité, son existence tourne au drame, précisément le jour où ce mari pas comme les autres découvre qu’il est aussi un père…

De tous les personnages fulgurants créés par Guy des Cars, celui de monsieur Lucien est sans doute le plus étonnant, le plus incroyable. Et pourtant, il existe. Guy des Cars l’a rencontré.

Né à Paris, Guy des Carsest l’un de nos plus grands romanciers populaires. Sa remarquable analyse des sentiments et des pulsions, sa connaissance des caractères, notamment féminins, où l’ambition le dispute à la jalousie et ses histoires bien construites ont conquis un immense public : en plus de cinquante livres, cet auteur a séduit, étonné et diverti près de cent millions de lecteurs. Plusieurs de ses célèbres romans ont été adaptés avec succès au cinéma et à la télévision.

Date de parution : 01/01/1973
Auteur : Guy Des Cars

A noter que Fabrice Cahen propose une analyse très intéressante de l’ouvrage dans le « chapitre 6 – La fin du mâle ? Don de sperme et récits d’anticipation en France (années 1950-1970) »

Lien de l’article : https://books.openedition.org/ined/17229
(PDF)

Anonymat du donneur de gamètes garanti à 100% ?

Depuis quelques années, on entend des gens dirent que l’anonymat des donneurs de gamètes ne peut plus être garanti à 100%, alors qu’à l’inverse, d’autres assurent que l’anonymat du don de gamètes est garanti et qu’il le restera. Cet article est destiné à faire le point sur cette notion d’anonymat.

1. Les tests ADN

Depuis plusieurs années se sont développées les tests ADN. Le principe consiste à faire un prélèvement d’ADN et de mettre le résultat dans une base de données géante afin de le comparer à des millions d’autres individus. Cela permet de trouver des correspondances avec des gens de sa famille biologique.

Ceux qui soutiennent que l’anonymat des donneurs ne peut plus être garanti, évoquent principalement les tests ADN. En effet, les médias rapportent un grand nombre d’histoires où des bénéficiaires d’un don de gamètes ont effectué un test ADN sur leur enfant, ce qui leur a permis de connaître l’identité du donneur.

Notre association informe les anciens et nouveaux donneurs, que le bénéficiaire du don de gamètes a accès à une technologie (test ADN) susceptible de lui permettre d’identifier le donneur.

2. Le droit d’accès aux origines

Le droit d’accès aux origines permet aux personnes issues d’un don de connaître l’identité du donneur. Cette simple possibilité pourrait être considérée comme une rupture du principe d’anonymat. En effet, les médecins des centres AMP expliquaient aux donneurs de gamètes que le principe d’anonymat signifiait que jamais les enfants issus d’un don pourraient connaître leur identité.

A titre d’illustration, voici le genre de document que devait signer un couple donneur en 2021

Ce droit d’accès aux origines existe depuis de longues années dans d’autres pays et il est intéressant de voir comment cela se passe. Certaines personnes issues d’un don qui ont obtenu l’identité du donneur, ne gardent pas l’information pour elles et la partagent notamment avec leurs parents. On a même pu assister à une rencontre entre le donneur et les bénéficiaires de son don.

Notre association informe les anciens et nouveaux donneurs que s’ils consentent au droit d’accès aux origines, il est possible que les personnes issues de leur don communiquent ensuite cette informations à leurs parents.

3. Le droit d’accès aux origines

Tout d’abord, voici un extrait des propos du Dr Claire de Vienne qui est médecin référente à l’Agence de la biomédecine.


(lien pour écouter la totalité de l’interview datant du 1er décembre 2021)

Je comprends dans les propos du Dr Claire de Vienne que le principe d’anonymat est vu du point de vue des institutions qui s’engagent à respecter la loi et ne pas directement communiquer l’identité du donneur aux couples receveurs. En effet, si le bénéficiaire d’un don obtient l’identité du donneur grâce à un test ADN pratiqué sur son enfant, ou grâce à son enfant qui aura exercé son droit d’accès aux origines, l’anonymat du donneur aura été levée mais sans qu’une faute n’ait été commise par les institutions.

4. Conclusion

Si vous entendez des personnes dire que l’anonymat du donneur n’est plus garanti à 100%, c’est qu’avec les tests ADN et le droit d’accès aux origines, il devient possible d’obtenir l’identité du donneur.

A l’inverse, si vous entendez des personnes dire que l’anonymat du donneur est garanti à 100%, cela signifie qu’ils font référence aux institutions qui possèdent l’identité du donneur de gamètes et qui s’engagent à respecter la loi.