Jugement insolite

1. Articles de loi

Article L1244-4 du code de la santé publique : « Le recours aux gamètes d’un même donneur ne peut délibérément conduire à la naissance de plus de dix enfants. »

Arrêté du 30 juin 2017: modifiant l’arrêté du 11 avril 2008 modifié relatif aux règles de bonnes pratiques cliniques et biologiques d’assistance médicale à la procréation (voir le PDF) :

Article R1244-5 du code de la santé publique (version de 2008) : « Pour remplir les obligations prévues à l’article L. 1244-6, les organismes et établissements de santé autorisés pour les activités mentionnées au d du 1° et au c et d du 2° de l’article R. 2142-1 conservent des informations sur le donneur.
Le dossier du donneur contient, sous forme rendue anonyme :
1° Les antécédents médicaux personnels et familiaux nécessaires à la mise en oeuvre de l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur ;
2° Les résultats des tests de dépistage sanitaire prévus aux articles R. 1211-25 et R. 1211-26 ;
3° Le nombre d’enfants issus du don ; »

Article L1111-7 du code de la santé publique : « Toute personne a accès à l’ensemble des informations concernant sa santé détenues, à quelque titre que ce soit, par des professionnels de santé, par des établissements de santé par des centres de santé, par des maisons de naissance, par le service de santé des armées ou par l’Institution nationale des invalides qui sont formalisées ou ont fait l’objet d’échanges écrits entre professionnels de santé, notamment des résultats d’examen, comptes rendus de consultation, d’intervention, d’exploration ou d’hospitalisation, des protocoles et prescriptions thérapeutiques mis en œuvre, feuilles de surveillance, correspondances entre professionnels de santé, à l’exception des informations mentionnant qu’elles ont été recueillies auprès de tiers n’intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant un tel tiers. »

Article 15 du RGPD : « Le responsable du traitement fournit une copie des données à caractère personnel faisant l’objet d’un traitement. »

2. Procédure

Le 11 juin 2019, un donneur de gamètes a écrit à son centre de don pour connaître le nombre de naissances issues de son don.

Le 21 janvier 2021, le centre de don a rejeté la demande du donneur.

Le 26 avril 2021, le donneur a fait un recours auprès du tribunal administratif de Paris.

Par une ordonnance n° 2109037/11 du 3 août 2021, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a rejeté le recours.

3. Décision insolite

Extrait de l’ordonnance n° 2109037/11 du 3 août 2021 : « Il résulte qu’en l’état actuel du droit, et du nouvel article L. 2143-5-1 du code de la santé publique qui autorisera le tiers donneur qui souhaite connaître le nombre d’enfants nés grâce à son don ainsi que leur sexe et leur année de naissance à s’adresser à la commission d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur est placée auprès du ministre chargé de la santé prévue à l’article L. 2143-6, la demande telle qu’elle est formulée doit être rejetée. »

Selon ce jugement, le donneur est dans l’erreur en ayant adressé à son centre de don une demande pour connaître le nombre de naissances issues de son don. En effet, le donneur aurait dû adresser sa demande à la CAPADD, conformément à l’article L. 2143-5-1.

L’article L. 2143-5-1 du code de la santé publique a été introduit le 10 octobre 2019 dans le projet de loi relatif à la bioéthique.

Après son vote en première lecture à l’assemblée nationale, le projet de loi relatif à la bioéthique a été examiné par le Sénat. La commission spéciale du Sénat a supprimé cet article le 8 janvier 2020. Le sénat a en première lecture supprimé cet article de loi le 5 février 2020.

Cela implique que la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique ne comporte aucun article L. 2143-5-1 du code de la santé publique. Le juge des référés a donc mentionné un article de loi qui n’existe pas !

Proposition de loi n°825

La députée Géraldine BANNIER a déposé le 21 janvier 2025 une proposition de loi visant à garantir l’accès aux origines pour les enfants nés de procréation médicalement assistée.

Télécharger la proposition de loi au format PDF

Cette même députée avait déposé le 13 février 2024 une proposition de loi visant à permettre à toutes les personnes nées d’un don de gamètes d’accéder à des informations sur leurs origines.
Voir la proposition de loi de 2024

Cette même députée avait déposé une question écrite au gouvernement en juin 2023.
Voir la question/réponse au format PDF

Etude sur les motifs à donner ou non ses gamètes

En Master de Psychologie de la Santé à Toulouse, Eléa SABATE est à la recherche de participant(e)s pour répondre à un questionnaire (10-15min) dans le cadre de son mémoire de fin d’études.

Elle réalise une recherche sur les motivations des donneurs et donneuses à donner ainsi que les motifs des non-donneurs à ne pas s’engager dans le don.

Lien du questionnaire : https://enquetes.univ-tlse2.fr/index.php/232984?lang=fr

Merci pour vos réponses !

#FaitesDesParents – Le Tour

La campagne #FaitesDesParents se transforme et devient le tour #FaitesDesParents. Pour tout savoir sur cette campagne, rendez-vous sur les sites de l’Agence de la biomédecine.

Liens officiels pour avoir des informations :
Don d’ovocytes : https://www.dondovocytes.fr/faites-des-parents-le-tour/
Don de spermatozoïdes : https://www.dondespermatozoides.fr/faites-des-parents-le-tour/


Le bus sera à Reims le 2 octobre 2024.
Lien : https://www.reims.fr/a-la-une/une/faitesdesparents

Journée internationale de sensibilisation à la conception avec tiers donneur

Chaque année, le 27 avril est la Journée internationale de sensibilisation à la conception des donneurs créée en 2020 par Jana M. Rupnow, auteur de Three Makes Baby, en collaboration avec divers partenaires. L’événement vise à reconnaître les moyens alternatifs de fonder une famille grâce au don d’ovocytes, de spermatozoïdes et d’embryons. Profitons de cette occasion pour reconnaître et célébrer la myriade de chemins vers la parentalité sans honte ni secret.

Lien : https://www.internationaldays.co/event/international-donor-conception-awareness-day/r/rec2aOMoC5aEaI1cv

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Date de la Journée internationale de sensibilisation à la conception avec tiers donneur : 27 avril de chaque année civile.

Explication de la Journée internationale de sensibilisation à la conception des donneurs : C’est une journée pour reconnaître la manière alternative de construire une famille via le don d’ovocytes, de spermatoïdes et d’embryons.

Raison de la célébration de cette journée :

  • Cette journée est destinée à faire la lumière sur les familles constituées de différentes manières en raison de l’infertilité médicale, des déficiences chromosomiques, du cancer de l’enfant ou du jeune adulte, et diverses autres raisons et lever la honte et le secret autour du sujet.
  • Cette journée vise à sensibiliser aux expériences des individus conçus par AMP avec tiers donneur et à lever la honte et le secret autour de ce sujet.
  • La journée porte sur la sensibilisation aux droits des donneuses et donneurs à recevoir des informations précises leur permettant de faire un don de manière éclairée.

Origine de cette journée : Cette journée a été créée en avril 2020 par Jana M. Rupnow, LPC auteur de Three Makes Baby en collaboration avec vingt autres partenaires à travers le monde.

« Merci d’en parler »

L’Agence de la biomédecine a lancé le 16 mai 2022, une nouvelle campagne de sensibilisation sur le don de gamètes dont le slogan est « Merci d’en parler » #Mercidenparler.

Afin de lancer cette campagne, une émission a été réalisée avec Skyrock.

Il y a beaucoup d’informations intéressantes qui ont été dites durant cette émission.

1. L’identité du donneur

Les personnes issues d’un don ont la possibilité de demander l’identité du donneur et/ou les données non identifiantes du donneur.
Si elle fait le choix de demander l’identité du donneur, elle recevra :
– Nom
– Prénom
– Date de naissance.


2. L’anonymat du don

Les parents d’enfants issus d’un don ne peuvent pas saisir la Commission pour obtenir l’identité du donneur. En revanche, si leur enfant exerce son droit d’accès aux origines, il est susceptible de leur communiquer l’identité du donneur.

Propositions pour améliorer le parcours de don

Nous souhaitons que le don de gamètes soit la meilleure expérience possible pour les donneurs. Aussi, afin d’améliorer le parcours de don des donneuses et des donneurs de gamètes, notre association a rédigé une liste de propositions.

Propositions de notre association à la date du 11 mai 2022 (format PDF)

Si vous avez des idées pour améliorer le parcours de don, n’hésitez surtout pas à nous contacter car nous sommes ouverts à toute bonne idée.
Bien évidemment, il faut que l’idée proposée soit réalisable. Par exemple, il est bien évidemment que le parcours de don est plus simple quand le centre AMP se trouve à proximité mais ce ne serait pas réaliste de demander une multiplication des centres AMP.
Autre chose importante, il ne faut pas que l’idée soit polémique. Par exemple, la proposition de rémunérer les donneuses d’ovocytes ne fait pas consensus au sein des donneuses.

Edit du 20 mai 2023 : Comme indiqué dans nos propositions, il serait souhaitable que le centre de don prenne des nouvelles des donneuses quelques jours après le don. Il s’agira tout d’abord de savoir si elles vont bien, mais cela peut également permettre de vérifier que la donneuse a bien été remboursé de tous ses frais.

Une initiative originale pour augmenter les dons de spermatozoïdes

L’Agence de la biomédecine s’est récemment félicitée du fait qu’il y avait eu environ 600 donneurs de spermatozoïdes en 2021. C’est effectivement une bonne nouvelle puisqu’à titre de comparaison, le nombre de donneurs de spermatozoïdes en 2019 était de seulement 319. Cependant, il faut également prendre en considération que grâce à la récente mise en place de la PMA pour toutes, le nombre de sollicitations pour bénéficier d’une AMP avec don de spermatozoïdes est en forte augmentation, ce qui signifie que les centres AMP ont besoin de davantage de donneurs.

Le ministre des solidarités et de la santé a annoncé en septembre 2021 que les délais d’attente pour bénéficier d’un don de spermatozoïdes seraient inférieurs à 6 mois (voir le communiqué de presse).

Malheureusement, de nombreux centres AMP ne parviennent pas pour l’instant à respecter cette promesse. D’après certains témoignages, les délais d’attente peuvent être très supérieurs à 6 mois.

Afin d’augmenter le nombre de dons et de réduire les délais d’attente, il avait été décidé de recourir aux services d’un cabinet de conseil. Celui-ci a récemment rendu son rapport dans lequel il préconise notamment d’écouter les conseils donnés par les meilleurs experts du domaine. Concrètement, il a été décidé d’organiser dès cette année, des recrutements de donneurs de spermatozoïdes directement sur les plages et lieux touristiques durant la période estivale.

Extrait de l’émission Télématin du 22 octobre 2021 :

Les centres AMP de Brest, Montpellier, Marseille et Nice ont dès à présent annoncé qu’ils organiseraient des collectes dès cet été. D’autres centres AMP (celui de Caen par exemple) sont intéressés par l’idée mais n’ont pas encore pris de décision ferme. Pour l’instant, il est prévu que chaque équipage mobile soit composé au minimum d’un biologiste, d’un psychologue et d’un conducteur. C’est la société Picard qui a remporté l’appel d’offre public et ce sera donc elle qui fournira les camions qui réaliseront les collectes.

Cette façon de procéder pour augmenter le nombre de dons peut sembler très originale mais en réalité, cela n’est pas si révolutionnaire que cela. En effet, cela fait longtemps que l’Etablissement Français du Sang a compris que c’était une bonne méthode pour augmenter les dons et dispose en conséquence de plusieurs véhicules équipés pour réaliser des dons.

Si cet été, vous croisez un centre de recueil mobile, n’hésitez pas à y faire un court arrêt afin de leur donner un coup de main afin d’augmenter les réserves. C’est grâce à un grand nombre de donneurs solidaires que nous parviendrons à réduire les délais d’attente pour tous les patients qui en ont besoin.

Edit du 2 avril 2022 : Vous aurez deviné que cet article était bien évidemment une blague du 1er avril.

Action en justice du GIAPS

L’association GIAPS a annoncé qu’elle avait engagé une action en justice afin contester certaines dispositions de la loi bioéthique. Plus précisément, l’action en justice est destinée à contester que le recueil de spermatozoïdes puisse uniquement se faire sur des hommes et que le recueil d’ovocytes puisse uniquement se faire sur des femmes.

Cette action en justice peut durer plusieurs années. Si la justice devait donner raison au GIAPS, cela modifierait donc certaines dispositions relatives à l’AMP. Nous vous tiendrons informer des évolutions de cette action en justice.

Télécharger le recours du GIAPS
Télécharger le mémoire complémentaire du GIAPS
Télécharger la QPC du GIAPS

Je recopie le communiqué :
Aujourd’hui un petit thread pour vous expliquer pourquoi le GIAPS se lance dans sa première action en justice !
Comme vous le savez, en août dernier, la loi de bioéthique a ouvert la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules. Elle a aussi autorisé l’autoconservation des gamètes.
Mais suite à cette loi, un décret d’application est paru pour préciser comment ces nouvelles possibilités allaient être mises en œuvre.
Et c’est là que ça se corse…🧐
Ce texte prévoit que dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation et de la conservation des gamètes, il est possible de prélever des spermatozoïdes sur des « HOMMES » et des ovocytes sur des « FEMMES ».
Vous voyez venir le problème❓
Lorsque les textes juridiques parlent d’ « homme » ou de « femme » ils renvoient au sexe mentionné sur l’état civil des personnes.
Or avec la formulation proposée il est impossible de prélever des spermatozoïdes sur une #femme #trans qui a fait modifier la mention de son sexe à l’état civil. Et réciproquement pour un homme trans ! 😤
Dans certains cas cela peut également exclure les personnes intersexes..
Et pourtant ce prélèvement peut être nécessaire : pour préserver la fertilité dans le cadre d’un parcours médical de transition (ou d’un traitement médical pour d’autres causes, cancer notamment) ou simplement pour autoconserver ses gamètes pour plus tard…
Le problème c’est que la loi ne prévoyait pas du tout d’exclure les personnes trans de l’autoconservation des gamètes, et certainement pas lorsque la fertilité peut être atteinte par des traitements médicaux de transition !
Le décret est donc contraire à la loi 🤓
De plus, exclure les personnes trans de la préservation de la fertilité est contraire à leurs droits fondamentaux…
➡️ C’est pourquoi le GIAPS en a demandé l’annulation de ce texte au Conseil d’État.