L’infertilité, un défi majeur ?

Radio : France Inter
Titre de l’émission : L’infertilité, un défi majeur ?
Date : 18 avril 2022

Résumé :
Un couple sur six en France est concerné par l’infertilité. Je dis bien « couple ». Parce que longtemps, les conseils et les études médicales ont porté sur les femmes. Or l’homme aussi est touché, il le sera de plus en plus.
L’infertilité augmente, à tel point qu’en 2045, il est possible que la majorité des couples aient recours à la PMA pour avoir la joie d’être parents, selon une étude américaine récente.
Si elle restée longtemps tabou, la question, les questions que suscitent l’infertilité commencent aujourd’hui à apparaitre sur la place publique, et on en parle sur France inter, avec vous aussi. Si vous êtes concernés, si vous voulez intervenir, appelez nous au 0145247000, vous pouvez également nous laisser des notes vocales, ou nous écrire sur l’appli de France Inter.

Invités :
Estelle Dautry : journaliste indépendante. Livre : « Génération infertile ? – De la détresse au business, enquête sur un tabou », éd. Autrement, mars 2022.
Pr Nelly Achour Chneiweiss, responsable de la biologie de la reproduction, à l’hôpital Antoine-Béclère AP-HP à Clamart, et responsable du CECOS, le centre de conservation du sperme et des gamètes.
René Frydman : Gynécologue obstétricien à l’Hôpital Foch de Suresnes. L’un des plus grands spécialistes mondiaux de la médecine de la reproduction, resté dans les mémoires pour avoir participé à la naissance du premier « bébé éprouvette » en France, en 1982. Livre : « Une Histoire de la naissance », éd. Grasset, en co-édition avec France Culture, juin 2021.

La responsable du centre AMP explique ne pas avoir le temps de correctement informer les bénéficiaires d’un don avant de leur faire signer le consentement au don. Il est très probable qu’il en soit de même avec les donneurs.

Heureusement, il existe des associations pour apporter un complément d’information.

Journal FR3 du 5 avril 2022

Chaîne : FR3, Paris Ile-de-France
Date : 5 avril 2022, 18h30

Lien pour voir l’émission : https://www.france.tv/france-3/paris-ile-de-france/le-18-30-paris-ile-de-france/3282586-18h30-paris-ile-de-france.html

Nous remercions Cyril Rouanne qui est venu témoigner de son expérience de donneur de spermatozoïdes et qui encourage d’autres hommes à en faire de même. 👍


Il est particulièrement connu pour sa participation à la 20e saison de Koh Lanta : https://kohlanta.fandom.com/fr/wiki/Cyril_Rouanne

FAQ sur le don de gamètes et la nouvelle loi de bioéthique

La nouvelle loi de bioéthique a introduit de nombreux changements pour le don de gamètes. L’agence de la biomédecine et la Fédération Française des CECOS proposent des FAQ pour répondre à certaines questions.

Lien de la FAQ de la Fédération Française des CECOS : https://www.cecos.org/faq-loi-de-bioethique-2021/

Lien de la FAQ de l’Agence de la biomédecine : https://www.dondespermatozoides.fr/vos-questions/



Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux

Sujet : Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux

Auteurs : Anaïs Lecomte

Université de Bordeaux (35, place Pey Berland – 33076 Bordeaux – France)

Date de mise en ligne : 5 avril 2022

Résumé

Introduction : les critères d’exclusion des potentielles donneuses d’ovocytes en fonction de leur réserve ovarienne ne sont pas homogènes entre les centres. Nous avons cherché à savoir si les critères dans notre centre étaient satisfaisants.

Matériels et méthodes : étude observationnelle, analytique, rétrospective au CECOS de Bordeaux, entre 2016 et 2020, chez les donneuses d’ovocytes. L’objectif principal était de chercher un lien entre l’âge, la réserve ovarienne des donneuses (selon l’AMH et le CFA) et les résultats du don en terme d’ovocytes matures recueillis chez les donneuses et de taux de grossesse (début de grossesse et grossesse évolutive) chez les patientes receveuses.

Résultats : pas de différence significative sur le rendement ovocytaire ou les taux de grossesse en fonction de l’âge de nos donneuses. L’AMH est un bon indicateur du rendement ovocytaire, avec un seuil de 1,5 ng/ml pour obtenir une réponse satisfaisante. Absence de lien mis en évidence entre AMH et taux de grossesse. Le CFA semble en lien avec le rendement ovocytaire, avec un seuil significatif de 10 follicules antraux. En revanche, pas en corrélation trouvée avec les taux de grossesse. En prenant en compte à la fois l’AMH et le CFA (AMH < 1,2 ng/mL et CFA < 5), cela reviendrait à exclure 3 patientes soit 1,6 % de nos donneuses, patientes n’ayant donné aucune grossesse.

Conclusion : il serait acceptable d’adopter comme nouveaux critères d’exclusion les patientes avec une AMH < 1,2 ng/mL et avec un CFA < 5 concomitant dans notre centre de Bordeaux.

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Mots-clés : Don d’ovocytes, Réserve ovarienne, Résultats du don

Citation : Anaïs Lecomte. Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux. Sciences du Vivant [q-bio]. 2022. ⟨dumas-03629415⟩

Lien du document : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03629415

Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ?

Sujet : Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ?

Auteurs : María Isabel Jociles, Ana María Rivas et Ariadna Ayala Rubio

María Isabel Jociles
Professeure titulaire, Universidad Complutense de Madrid, jociles@cps.ucm.es

Ana María Rivas
Chercheuse, Universidad Complutense de Madrid, rivasant@cps.ucm.es

Ariadna Ayala Rubio
Maître de conférences, Universidad Complutense de Madrid, aayalaru@ucm.es

Date de mise en ligne : 15 octobre 2021

Résumé

Cadre de la recherche : L’Espagne se classe au premier rang en Europe en matière de « don » d’ovules. Leur production et leur commercialisation constituent aujourd’hui l’un des marchés les plus lucratifs du système économique national.

Objectifs : Comment les femmes cédant leurs ovules comprennent-elles ce « don » ? Dans une société où le « don » d’ovocytes est formalisé comme un acte bénévole et altruiste, comment les « donneuses » conçoivent-elles et considèrent-elles la rémunération qu’elles obtiennent pour cet acte ?

Méthodologie : Cet article présente l’analyse d’entretiens approfondis menés avec 38 « donneuses » d’ovules, issues de différentes régions d’Espagne, participant actuellement ou ayant participé au processus de « don ». Entre 18 et 49 ans, elles occupent pour la plupart des emplois précaires, elles sont au chômage et/ou elles sont étudiantes non boursières.

Résultats : Les « donneuses » d’ovules ne conçoivent pas leur contribution à l’industrie de la reproduction humaine comme un travail salarié.

Conclusions : Même si ces femmes jouent un rôle prépondérant dans le processus de « don » d’ovules, leur contribution est bien souvent sous-estimée. Pourtant, leur implication est nécessaire à la concrétisation de projets familiaux de personnes souhaitant devenir parents. Elles contribuent également au bon fonctionnement de l’activité des cliniques d’assistance à la procréation et à l’approvisionnement des banques de gamètes.

Contribution : Tout en présentant l’organisation sociale du « don » d’ovules en Espagne, cet article révèle la manière dont le travail reproductif effectué par les femmes produisant et cédant leurs ovocytes est invisibilisé et dévalorisé. De plus, il rend compte de la façon dont les « donneuses » d’ovules sont expropriées de leur matériel biologique, expropriation faiblement rémunérée et dont elles ne tirent qu’une faible part des bénéfices. Cette exploitation des femmes à travers le « mode biomédical de reproduction » et l’invisibilisation de leur travail est rendue possible grâce à l’anonymat des « dons », la coordination phénotypique, les modes de consentement, une compensation économique, et plus largement par une métaphore du « cadeau » et d’une idéologie de l’altruisme.

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Mots-clés : procréation médicalement assistée, travail de reproduction humaine, « donneuses d’ovules », travail reproductif, altruisme, compensation financière

Citation :

María Isabel Jociles, Ana María Rivas et Ariadna Ayala Rubio, « Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ? », Enfances Familles Générations [En ligne], 38 | 2021, mis en ligne le 15 octobre 2021. URL : http://journals.openedition.org/efg/12099

Jociles, María Isabel, Rivas, Ana María et Rubio, Ariadna Ayala « Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ? ». Enfances, Familles, Générations no 38 (2021). https://doi.org/10.7202/1086958ar

Lien du document : https://doi.org/10.7202/1086958ar et http://journals.openedition.org/efg/12099

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Loi du 2 août 2021 et PMA : Quels changements ?

Titre de la conférence : Loi du 2 août 2021 et PMA : Quels changements ?
Date de la conférence : Lundi 4 avril 2022, 18h00 – 19h30
Conférence animée par le Docteur Aline Papaxanthos.
Le Docteur Papaxanthos est médecin de la reproduction au CHU de Bordeaux, responsable du service de biologie de la reproduction – CECOS et du centre d’assistance médicale à la procréation au centre Aliénor d’Aquitaine.

Une initiative originale pour augmenter les dons de spermatozoïdes

L’Agence de la biomédecine s’est récemment félicitée du fait qu’il y avait eu environ 600 donneurs de spermatozoïdes en 2021. C’est effectivement une bonne nouvelle puisqu’à titre de comparaison, le nombre de donneurs de spermatozoïdes en 2019 était de seulement 319. Cependant, il faut également prendre en considération que grâce à la récente mise en place de la PMA pour toutes, le nombre de sollicitations pour bénéficier d’une AMP avec don de spermatozoïdes est en forte augmentation, ce qui signifie que les centres AMP ont besoin de davantage de donneurs.

Le ministre des solidarités et de la santé a annoncé en septembre 2021 que les délais d’attente pour bénéficier d’un don de spermatozoïdes seraient inférieurs à 6 mois (voir le communiqué de presse).

Malheureusement, de nombreux centres AMP ne parviennent pas pour l’instant à respecter cette promesse. D’après certains témoignages, les délais d’attente peuvent être très supérieurs à 6 mois.

Afin d’augmenter le nombre de dons et de réduire les délais d’attente, il avait été décidé de recourir aux services d’un cabinet de conseil. Celui-ci a récemment rendu son rapport dans lequel il préconise notamment d’écouter les conseils donnés par les meilleurs experts du domaine. Concrètement, il a été décidé d’organiser dès cette année, des recrutements de donneurs de spermatozoïdes directement sur les plages et lieux touristiques durant la période estivale.

Extrait de l’émission Télématin du 22 octobre 2021 :

Les centres AMP de Brest, Montpellier, Marseille et Nice ont dès à présent annoncé qu’ils organiseraient des collectes dès cet été. D’autres centres AMP (celui de Caen par exemple) sont intéressés par l’idée mais n’ont pas encore pris de décision ferme. Pour l’instant, il est prévu que chaque équipage mobile soit composé au minimum d’un biologiste, d’un psychologue et d’un conducteur. C’est la société Picard qui a remporté l’appel d’offre public et ce sera donc elle qui fournira les camions qui réaliseront les collectes.

Cette façon de procéder pour augmenter le nombre de dons peut sembler très originale mais en réalité, cela n’est pas si révolutionnaire que cela. En effet, cela fait longtemps que l’Etablissement Français du Sang a compris que c’était une bonne méthode pour augmenter les dons et dispose en conséquence de plusieurs véhicules équipés pour réaliser des dons.

Si cet été, vous croisez un centre de recueil mobile, n’hésitez pas à y faire un court arrêt afin de leur donner un coup de main afin d’augmenter les réserves. C’est grâce à un grand nombre de donneurs solidaires que nous parviendrons à réduire les délais d’attente pour tous les patients qui en ont besoin.

Edit du 2 avril 2022 : Vous aurez deviné que cet article était bien évidemment une blague du 1er avril.

Témoignage de Marjorie

« Il y a 3 protagonistes dans une PMA avec tiers donneur : un couple de parents, un enfant désiré et un donneur de gamètes. L’anonymat du donneur a longtemps été imposée à tous afin de que les couples soient rassurés dans leur parentalité.
Enfin est entendu le besoin de l’enfant qui ne cherche pas un autre parent mais juste des réponses. Enfin est entendu le malaise du donneur de gamètes d’être perçu comme une menace (« Merci, mais adieu et à jamais !») Le donneur ne doit pas être effacé, car sans son geste altruiste et désintéressé rien n’est possible. Cependant comme Irène Théry* le propose, remplaçons le terme de « parent biologique » par celui de « donneur d’engendrement » pour stopper net le malentendu : car un donneur n’est et ne sera jamais un parent !
La levée de l’anonymat conforte chacun dans son rôle, sans menaces, ni peurs… mais du bonheur ! »

*Irène Théry : Des humains comme les autres. Bioéthique , anonymat et genre du don – éditions EHESS Cas de figure – 2010

Action en justice du GIAPS

L’association GIAPS a annoncé qu’elle avait engagé une action en justice afin contester certaines dispositions de la loi bioéthique. Plus précisément, l’action en justice est destinée à contester que le recueil de spermatozoïdes puisse uniquement se faire sur des hommes et que le recueil d’ovocytes puisse uniquement se faire sur des femmes.

Cette action en justice peut durer plusieurs années. Si la justice devait donner raison au GIAPS, cela modifierait donc certaines dispositions relatives à l’AMP. Nous vous tiendrons informer des évolutions de cette action en justice.

Télécharger le recours du GIAPS
Télécharger le mémoire complémentaire du GIAPS
Télécharger la QPC du GIAPS

Je recopie le communiqué :
Aujourd’hui un petit thread pour vous expliquer pourquoi le GIAPS se lance dans sa première action en justice !
Comme vous le savez, en août dernier, la loi de bioéthique a ouvert la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules. Elle a aussi autorisé l’autoconservation des gamètes.
Mais suite à cette loi, un décret d’application est paru pour préciser comment ces nouvelles possibilités allaient être mises en œuvre.
Et c’est là que ça se corse…🧐
Ce texte prévoit que dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation et de la conservation des gamètes, il est possible de prélever des spermatozoïdes sur des « HOMMES » et des ovocytes sur des « FEMMES ».
Vous voyez venir le problème❓
Lorsque les textes juridiques parlent d’ « homme » ou de « femme » ils renvoient au sexe mentionné sur l’état civil des personnes.
Or avec la formulation proposée il est impossible de prélever des spermatozoïdes sur une #femme #trans qui a fait modifier la mention de son sexe à l’état civil. Et réciproquement pour un homme trans ! 😤
Dans certains cas cela peut également exclure les personnes intersexes..
Et pourtant ce prélèvement peut être nécessaire : pour préserver la fertilité dans le cadre d’un parcours médical de transition (ou d’un traitement médical pour d’autres causes, cancer notamment) ou simplement pour autoconserver ses gamètes pour plus tard…
Le problème c’est que la loi ne prévoyait pas du tout d’exclure les personnes trans de l’autoconservation des gamètes, et certainement pas lorsque la fertilité peut être atteinte par des traitements médicaux de transition !
Le décret est donc contraire à la loi 🤓
De plus, exclure les personnes trans de la préservation de la fertilité est contraire à leurs droits fondamentaux…
➡️ C’est pourquoi le GIAPS en a demandé l’annulation de ce texte au Conseil d’État.