Les « extracteurs de sperme » arrivent en France !

Nous avons récemment appris que les centres de don vont au cours de l’année s’équiper d’une « machine à masturber ».
Machines a masturber

Présentation et fonctionnement du « masturbateur »

L’extracteur automatique de sperme est inspiré des tireuses de lait pour vaches.

La hauteur de la machine est ajustable. Sur le devant de l’appareil se trouve une tuyau de massage lubrifié à l’intérieur. L’utilisateur a la possibilité de modifier les paramètres du tuyau de massage (il peut par exemple moduler la vitesse, l’amplitude et la température). Ce tuyau de massage est pensé pour restituer les sensation de massage et de vibration d’un vrai vagin.

Le centre médical Jiangsu Sanwe pour la science médicale et la technologie déclare qu’il s’agit du meilleur équipement clinique de collecte de semence (liquide séminal). La machine « peut simuler un environnement vaginal, par massage, contractions nerveuses, succions, vibrations, etc… et permet de recueillir le sperme rapidement et en toute sécurité ».

Machine a masturber en action

Une fois la machine correctement configurée, le donneur peut placer son pénis dans la machine. Pour des raisons d’hygiène, le port du préservatif est obligatoire pour utiliser la machine. Il s’agit d’un préservatif particulier car il est dépourvu de toute substance susceptible de tuer les spermatozoïdes (spermicide).

Comme les mains du donneur ne sont pas occupées, le donneur peut utiliser l’écran de la machine afin de sélectionner le film de son choix. Enfin, il ne reste plus ensuite qu’à profiter des plaisantes sensations offertes par la machine.

Machine a masturber

Historique de la machine

C’est la société chinoise Sanwe Medical Equipment qui a mis au point la machine. Les premières machines ont été installées dans les hôpitaux chinois de Nanjing et Zhengzhou.

Les hôpitaux chinois équipés de cette machine disent que le nombre de donneurs a augmenté grâce à la machine. Un extracteur de sperme en Chine accueille en moyenne entre 20 et 30 utilisateurs par jour.

Cette machine est ensuite devenue populaire dans de nombreux autres pays tels que les États-Unis ou la Russie. Il y aurait plusieurs milliers de ces machines qui seraient vendues chaque année.

Entretien avec le docteur Pi, gynécologue
Docteur Pi, medecin gynecologue
Nous nous sommes entretenus par téléphone avec le médecin Pi (spécialisé en gynécologie) qui a aimablement accepté de nous renseigner sur l’arrivée en France de ces machines à masturber.

Tout d’abord, il nous a indiqué qu’il était selon lui préférable d’employer le terme de « Automatic Sperm Extractor » pour désigner la machine.

Il nous a expliqué que la France avait actuellement suffisamment de donneurs de spermatozoïdes mais qu’avec l’arrivée prochaine de la PMA pour toutes, les besoins allaient augmenter et qu’il faudrait davantage de donneurs de spermatozoïdes. Cela fait plusieurs mois que l’agence de la biomédecine, les centres AMP et le ministère de la santé réfléchissent à des solutions (comme par exemple améliorer les campagnes de sensibilisation au don) et que c’est dans ce contexte qu’a été décidé l’acquisition de ces machines, avec l’espoir que cela aide à attirer de nouveaux donneurs. Il est important de préciser que la décision d’acheter ces machines a été actée à la fin de l’année 2019, c’est-à-dire avant le début de l’épidémie de Covid-19.

La commande d’une trentaine de ces machines représente un budget d’environ 120.000€. Cette commande a notamment été possible grâce à l’augmentation du budget des centres de PMA qui a été décidée par le ministère de la santé afin d’aider les centres à se préparer à la PMA pour toutes.

Le docteur Pi nous a indiqué qu’il estimait que ces machines avaient un intérêt très limité (il a employé le terme de « gadget » pour désigner la machine). Pour l’instant, les dons de gamètes sont en pause à cause de l’épidémie de Covid-19 (voir l’article Les recommandations de l’agence de la biomédecine) mais il est convaincu que dans quelques mois, les médias ne manqueront pas de relayer l’existence de ces insolites machines (ce qui fera de la pub pour le don de gamètes), ce qui se traduira par une augmentation de candidats au don de spermatozoïdes.

Le docteur Pi a tenu à nous préciser que les candidats au don n’auraient pas l’obligation d’utiliser la machine et qu’ils auraient donc toujours la possibilité de réaliser une masturbation manuelle.

Enfin, le docteur Pi a indiqué qu’il se pourrait que cette invention puisse également servir pour certains hommes en parcours de PMA. En effet, il se pourrait que cette machine puisse aider à soigner les patients ayant un problème d’éjaculation précoce. (la notice accompagnant la machine indique : « Les forts courants frappent et frottent le gland pénien à plusieurs reprises afin de réduire l’excitabilité des terminaisons nerveuses et de rendre passif le nerf externe du gland et la surface du pénis ». La machine disposerait donc d’un programme de désensibilisation du pénis).

Les premières machines devraient être reçues ce mois-ci par les CECOS de Paris et de Lille (un léger retard est cependant possible à cause de la crise liée au Covid-19), et progressivement, chaque CECOS et centre AMP devrait disposer d’une machine avant la fin de l’année. La Fédération Française des CECOS et l’agence de la biomédecine feront un bilan en 2021 pour connaître le pourcentage de donneurs ayant décidés d’utiliser la machine, et savoir si celle-ci a permis d’attirer davantage de donneurs.

Légalité des inséminations artisanales


Le député Raphaël Gérard a interrogé le gouvernement sur la pratique de l’insémination de sperme artisanale. En effet, des femmes célibataires et des couples de femmes qui n’ont pas accès à la PMA en France, font le choix de recourir à un donneur de sperme pour avoir un enfant et ces femmes peuvent s’interroger sur la légalité de cette pratique. Le gouvernement dans sa réponse indique que cette pratique est strictement illégale. Cependant, plusieurs femmes ayant eu leur enfant grâce à cette pratique, ont témoigné à visage découvert dans les médias, et à notre connaissance, il n’y a jamais eu de poursuite ou de condamnation, ce qui pourrait indiquer qu’il existe tout de même une certaine tolérance.

Question au gouvernement

Conférence : PMA: QUELS ENJEUX ?

Affiche conf

La conférence « PMA: QUELS ENJEUX ? » a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique à l’infertilité, aux traitements (fécondation in-vitro) et aux enjeux de la nouvelle loi bioéthique.

La PMA pour toutes a suscité de vives polémiques: mais que sait-on réellement de la PMA et de ses enjeux? Cette soirée de sensibilisation a pour but d’informer et d’expliquer avec des intervenants experts en PMA, personnellement concernés par ce sujet.

Panel 1/ Que sait-on de la PMA? Comment améliorer l’accompagnement en pré-conception ?

photo panel 1

Panel 2/ Loi bioéthique et filiation: quels sont les changements?
Le Sénat vient de voter la PMA pour toutes mais a fortement remanié le texte initialement voté à l’Assemblée Nationale. Nous aborderons les questions de filiation, de la Levée de l’anonymat, de la congélation d’ovocytes et des recherches embryonnaires.

photo panel 2

BeeCom a réalisé une captation vidéo de cette conférence.

Aspects psychologiques de l’insémination artificielle

Aspects psychologiques de l insemination artificielleAspects psychologiques de l’insémination artificielle
Auteurs : Jean-Claude Czyba et Christine Manuel

Christine Manuel, psychologue clinicienne, consultante au C.E.C.O.S. Lyon. Responsable de l’enquête INSERM sur le devenir des enfants nés par insémination artificielle. Jean-Claude Czyba, professeur à l’Université Claude-Bernard (Lyon), biologiste des hôpitaux. Travaux de recherches dans le domaine de la médecine de la reproduction.

Ce livre date de janvier 1983 et il est donc ancien. Son intérêt est de comprendre la psychologie des premiers donneurs dans les CECOS.

Informations bibliographiques
Collaborateur : G. Abraham
Éditeur : FeniXX
ISBN : 2307046860, 9782307046868
Longueur : 210 pages

A noter que Google propose la consultation gratuite des 4 premières sections (le livre en propose 20 en tout) : https://books.google.fr/books?id=zejQDwAAQBAJ
Consulter les pages offertes par Google au format PDF.

M. Olivier Véran, le nouveau ministre de la santé

Olivier Veran

Le premier ministre vient de nommer M. Olivier Véran comme nouveau ministre de la santé à la place de Mme Agnès Buzyn.

Nous lui souhaitons la bienvenue et nous espérons qu’il œuvrera à l’amélioration du projet de loi bioéthique.

M. Olivier Véran était député de La République en Marche. Il faisait parti de la commission spéciale de l’assemblée nationale en charge de l’étude du projet de loi bioéthique.

Vous pouvez trouver ses contributions au projet de loi bioéthique ici :
Amendements en commission spéciale de l’assemblée nationale
Amendement lors de la première lecture à l’assemblée nationale

Attention, il faut décocher la case entourée en rouge pour que tous les amendements de M. Olivier Véran apparaissent.
case de decocher

Bosse des mathématiques, Innée ou acquise ?

L’inné et l’acquis

Il y a un consensus sur le fait que nous sommes tous le résultat de facteurs génétiques et environnementaux. Cependant, c’est un sujet complexe et il n’y a pas toujours de consensus sur l’importance de la génétique.

L’accès aux origines et les mathématiques

Comme indiqué dans l’article précédent, la députée Coralie Dubost a évoqué le 7 février 2020 la possibilité que les personnes issues d’un don qui demanderont les données non identifiantes du donneur, puissent grâce à cela comprendre pourquoi elles sont bonnes/mauvaises au football ou en mathématiques.

Le samedi 8 février 2020 au Forum Européen de Bioéthique, Catherine CLAVIN (Co-présidente de l’Association des Parents et Futurs Parents Gay et Lesbiens (APGL)) s’est exprimée sur l’accès aux origines. Elle s’est dite favorable à l’accès aux origines en redonnant comme argument que cela serait susceptible de permettre à une personne issue d’un don de comprendre pourquoi elle est mauvaise ou bonne en mathématiques.

Anciennes initiatives

Banque de sperme de surdoués
Robert Klark Graham était un eugéniste et il créa une banque de sperme avec des donneurs ayant un QI très élevé. 218 enfants naîtront de cette banque de sperme.

Edit du 28 juillet 2020 : La députée Coralie Dubost a redit que la connaissance du donneur permettrait à la personne issue du don de comprendre pourquoi elle est bonne en mathématiques.

Données non identifiantes

Le projet de loi bioéthique tel qu’il vient d’être voté en première lecture au sénat prévoit que les personnes issues d’un don pourront avoir accès à des données non identifiantes sur le donneur.

Donnees non identifiantes

Concernant la liste des données non identifiantes, certains parlementaires la trouvaient trop restrictive et en conséquence, ont déposé des amendements destinés à permettre aux donneurs qui le jugeraient utile de transmettre davantage de renseignements non identifiants.

Amendement 1330 Amendement 2007

Ces amendements que nous approuvions ont tous été rejetés. La ministère Agnès Buzyn indique que les données non identifiantes seront limitées à la liste donnée dans la loi (il ne sera par exemple pas possible qu’un donneur puisse indiquer qu’il a été champion de natation).

La députée Coralie Dubost (rapporteure du projet de loi bioéthique sur l’accès aux origines) a expliqué le 7 février 2020 que ces données non identifiantes pourraient éventuellement inclure les facultés mathématiques ou sportives du donneur.

Lien vers la vidéo complète : https://www.facebook.com/MontpellierMidiLibre/videos/224599938563496/

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Edit du 8 février 2020 : La députée Coralie Dubost a répondu sur Twitter (https://twitter.com/DonsGametes/status/1225912036653195264).
Reponse deputee Coralie Dubost

Étude préliminaire sur le vécu des donneuses d’ovocytes au CECOS de Tours

« Étude préliminaire sur le vécu des donneuses d’ovocytes au CHRU de Tours : des éléments clés identifiés pour de futures recherches »

Date de publication : 5 février 2020

Auteurs :
– E. Cormery (Maternité Olympe de Gouges, CHRU Bretonneau de Tours)
– Dr FRAPSAUCE Cynthia (Service de médecine et biologie de la reproduction – CECOS, CHRU Bretonneau de Tours et Université de Tours)
Hélène Malmanche (Centre d’Études Sociologiques et Politiques Raymond Aron (UMR 8036), École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris et Maternité des Bluets, Hôpital Pierre Rouquès de Paris)

Résumé

Objectifs : Cette enquête préliminaire vise à identifier les freins au don d’ovocytes (DO), à partir du vécu des donneuses. Malgré 30 ans de pratique et des campagnes de sensibilisation, le DO en France souffre d’une pénurie de donneuses qui s’expliquerait par une méconnaissance de ce don.

Méthode : Étude qualitative par entretiens semi-directifs menée entre janvier et août 2018 au CHRU de Tours auprès de 15 donneuses d’ovocytes en post-opératoire.

Résultats : Le don a engendré un sentiment de fierté et d’accomplissement personnel chez les donneuses, contrastant avec le ressenti d’un manque de reconnaissance des professionnels et de leur entourage vis-à-vis de leur geste. L’engagement physique ne semble pas constituer un frein au don. L’aspect organisationnel et logistique contraignant a été identifié comme l’un de ces principaux freins, tandis que 70% des interviewées ont souligné la bienveillance des praticiens. Enfin le don a ouvert pour elles des questionnements sur la fertilité féminine, la maternité et sur la place des normes de genre dans les dons de gamètes.

Conclusion : L’enquête révèle la dimension techniciste du DO imposée par le système biomédical déplorée par les donneuses et fait ressortir le besoin de reconnaissance de leur geste. L’engagement physique ne constitue pas un frein majeur contrairement aux aspects organisationnels et relationnels. Cette enquête ouvre un champ d’investigation important, qu’il conviendra d’explorer notamment dans la perspective d’une réforme bioéthique française du DO.

Lien pour consulter l’étude : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468718920300489

publication
CECOS Tours Campagne don ovocytes
don spermatozoides don ovocytes

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Notre association se félicite de l’existence de cette étude et nous espérons que ses conclusions aideront à améliorer le parcours des donneuses d’ovocytes.

A noter que cette étude a également reçu les félicitations de la sociologue Irène Théry !
Facebook Irene Thery

Article « Rester anonyme ou pas ? Réponses de donneurs de gamètes »

Le journal libération a publié le 28 janvier 2020, l’article « Rester anonyme ou pas ? Réponses de donneurs de gamètes ». Cet article est signé par la journaliste Eloïse Bussy.

Adresse de l’article : https://www.liberation.fr/france/2020/01/28/rester-anonyme-ou-pas-reponses-de-donneurs-de-gametes_1775553 (format PDF)

Visuel article

Extrait de l’article :

Jeudi, à l’occasion de l’examen du projet de loi bioéthique, le Sénat a souhaité laisser aux donneurs la possibilité de choisir s’ils souhaitent ou non que leur identité soit révélée aux enfants issus de leurs dons.

Le Sénat a abordé jeudi, durant l’examen du projet de loi bioéthique débattu depuis le 21 janvier, la question de l’anonymat des donneurs de gamètes et l’accès des enfants issus d’un don à leurs origines. Regretté par certaines associations militantes, comme PMAnonyme, l’anonymat du don de sperme et d’ovocytes est en vigueur en France depuis 1994. Le Sénat a décidé de laisser le choix aux nouveaux donneurs : ils pourront accepter ou non que leur identité soit révélée. Les anciens donneurs devraient, eux, être recontactés pour fournir ou non leur accord.

Mais qu’en pensent les principaux intéressés, ceux qui ont déjà donné ou s’apprêtent à le faire ? Accepteraient-ils de réaliser ce geste sans la garantie de l’anonymat ? Seraient-ils prêts à ce que les enfants issus de leur don puissent connaître leur nom, voire les rencontrer, comme l’a fait le militant Arthur Kermalvezen, qui avait retrouvé son géniteur grâce à un test ADN ? L’Assemblée s’était, elle, prononcée en première lecture pour la révélation systématique de l’identité des futurs géniteurs à la majorité de l’enfant. Les deux institutions approuvent en revanche le fait de transmettre aux enfants des éléments «non-identifiants», comme les antécédents médicaux. L’assemblée étudiera à nouveau la question en deuxième lecture en avril. Nous avons recueilli l’avis des anciens et futurs donneurs sur ce projet de loi.