Thèse Le couple parental et conjugal à l’épreuve de l’insémination artificielle avec donneur : coparentage et interactions précoces

Sujet de la thèse : Le couple parental et conjugal à l’épreuve de l’insémination artificielle avec donneur : coparentage et interactions précoces

Auteure : Ophélie Ségade-Bourgeoiset

Discipline : Sciences cognitives/Psychologie

Date : Présentée et soutenue publiquement le 31 janvier 2020

Membres du jury :
– Sylvain Missonnier [Président]
– Nicolas Favez [Rapporteur]
– Denis Mellier [Rapporteur]

Résumé :
But de l’étude : la conception d’un enfant par don de spermatozoïdes concerne environ 1000 naissances par an en France. Si les recherches sur les Inséminations Artificielles avec Spermatozoïdes de Donneur (IAD) témoignent du bon développement de l’enfant, les interrogations subsistent sur les obstacles rencontrés par les parents pour informer l’enfant de sa conception. La majorité des couples disent vouloir informer l’enfant de sa conception par don mais seulement 10% y parviendraient et ce, indifféremment des lois concernant l’anonymat du donneur. Nous proposons un modèle de compréhension remettant la dynamique conjugale et le coparentage au centre de la réflexion afin d’observer la communication et l’alliance familiale. Le coparentage est défini comme le soutien instrumental et émotionnel que la mère et le père s’apportent mutuellement dans leurs rôles de parents. Un coparentage harmonieux serait un prédicteur du bon développement de l’enfant. Patients et méthode : Des couples IAD ont été rencontrés pendant la grossesse, aux 3 mois et aux 18 mois de l’enfant. L’observation s’appuie sur des entretiens semi-directifs et des auto-questionnaires. La réalisation d’une séquence de jeu avec leur bébé (Lausanne Triadic Play) a permis d’observer la dynamique interactive et le coparentage. Résultats : Les observations révèlent les entraves au discours sur la conception, risquant de fragiliser le couple. Nous observons une mobilisation du lien narcissique du couple ainsi que l’existence d’un « pacte dénégatif » concernant l’existence du donneur dans le but de maintenir le lien conjugal. Le coparentage se caractérise par une dynamique « d’enfant au centre » de l’alliance familiale et révèle une sensibilité des parents aux signaux négatifs de leur enfant. Conclusion : Les couples auraient tendance à éviter ce qui pourrait fragiliser la dynamique familiale. La dynamique avec enfant au centre montre les difficultés des couples à accueillir les émotions négatives comme la peur, la tristesse ou la colère, observable à la fois vis-à-vis de l’enfant et à l’intérieur du couple. Cette tendance pourrait expliquer les craintes des couples à parler du don à leur enfant. Un accompagnement des couples pourrait alors être proposé.

Mots clefs : Don de sperme, IAD, Couple, Coparentage, Secret, Alliance familiale

Source : https://theses.hal.science/tel-04090798

Citation : Ophélie Ségade-Bourgeoiset. Le couple parental et conjugal à l’épreuve de l’insémination artificielle avec donneur : coparentage et interactions précoces. Psychologie. Université Paris Cité, 2020. Français. ⟨NNT : 2020UNIP5047⟩. ⟨tel-04090798⟩

Projet Contact

Nous relayons l’annonce d’une étude qui démarre et qui nous semble particulièrement intéressante. En effet, quand la CAPADD sollicite des donneurs ancien régime pour qu’ils consentent à communiquer leur identité, il est légitime qu’ils se questionnent sur l’étape suivante, à savoir le possible contact avec la personne issue de leur don.


Bonjour, je suis Anaïs Martin, anthropologue et chercheuse postdoctorale à l’Université du Québec en Outaouais (Canada). Avec Isabel Côté (Professeure au département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais), je lance un projet de recherche sur l’expérience des donneurs et donneuses de gamètes qui ont été contactés par une personne issue de leur don. Nous cherchons des volontaires pour participer à un entretien et nous raconter leur histoire. Nous acceptons la participation des donneurs/donneuses qui ont répondu à la demande de contact, mais aussi de celles et ceux qui n’ont pas souhaité donner suite. Le contact doit avoir été demandé à l’initiative de la personne conçue par don mais peut être passé par un intermédiaire (comme une commission ou un registre par exemple).

Pour en savoir plus sur l’enquête, n’hésitez pas à m’écrire (anais.g.martin@uqo.ca) ou à visiter notre page web : https://crcppa.uqo.ca/nos-projets/recrutement-en-cours/projet-contact

Etude don d’ovocytes : mémoire de fin d’étude

Laura Rampazzo et Emma Decrouy (étudiantes sage-femme en 4è année à l’Ecole de Foch à Suresnes) font un mémoire de fin d’étude dont le sujet est : « Don d’ovocytes : Vécu des femmes et établissement de la parentalité ». Elles ont décidé de mettre en place une étude coordonnée dans laquelle elles souhaitent étudier le don d’ovocytes, du point de vue des professionnels et du point de vue des patientes. Laura Rampazzo souhaite interroger les femmes ayant eu recours à un don et explorer les différents impacts que ce don peut avoir sur le vécu et la mise en place de la parentalité au cours de la grossesse et après l’accouchement. Ainsi, l’objectif en interrogeant ces femmes sur leur vécu, leur accompagnement par les professionnels et leurs attentes, est de comprendre ce qu’est l’engendrement avec un tiers donneur. Pour leur étude, elles ont besoin de réaliser environ 20 entretiens auprès de femmes (appel vidéo, appel téléphonique ou rendez-vous), sur la base du volontariat.

Fiche d’informations concernant l’étude.

Si vous avez bénéficié d’un don d’ovocytes et si vous êtes intéressée par cette étude, n’hésitez pas à prendre contact avec elles.
Email : etudedonovocytes@yahoo.com

Exploring the impact of donating on the everyday lives of donors and their families

Un passionnant travail de recherche sur les donneurs de gamètes en Grande Bretagne.

Lien de l’étude : https://www.socialsciences.manchester.ac.uk/morgan-centre/research/research-themes/kinship-and-relatedness/being-an-egg-or-sperm-donor/

Cela serait positif si en France, des chercheurs menaient également des études sur les donneurs de gamètes.

Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux

Sujet : Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux

Auteurs : Anaïs Lecomte

Université de Bordeaux (35, place Pey Berland – 33076 Bordeaux – France)

Date de mise en ligne : 5 avril 2022

Résumé

Introduction : les critères d’exclusion des potentielles donneuses d’ovocytes en fonction de leur réserve ovarienne ne sont pas homogènes entre les centres. Nous avons cherché à savoir si les critères dans notre centre étaient satisfaisants.

Matériels et méthodes : étude observationnelle, analytique, rétrospective au CECOS de Bordeaux, entre 2016 et 2020, chez les donneuses d’ovocytes. L’objectif principal était de chercher un lien entre l’âge, la réserve ovarienne des donneuses (selon l’AMH et le CFA) et les résultats du don en terme d’ovocytes matures recueillis chez les donneuses et de taux de grossesse (début de grossesse et grossesse évolutive) chez les patientes receveuses.

Résultats : pas de différence significative sur le rendement ovocytaire ou les taux de grossesse en fonction de l’âge de nos donneuses. L’AMH est un bon indicateur du rendement ovocytaire, avec un seuil de 1,5 ng/ml pour obtenir une réponse satisfaisante. Absence de lien mis en évidence entre AMH et taux de grossesse. Le CFA semble en lien avec le rendement ovocytaire, avec un seuil significatif de 10 follicules antraux. En revanche, pas en corrélation trouvée avec les taux de grossesse. En prenant en compte à la fois l’AMH et le CFA (AMH < 1,2 ng/mL et CFA < 5), cela reviendrait à exclure 3 patientes soit 1,6 % de nos donneuses, patientes n’ayant donné aucune grossesse.

Conclusion : il serait acceptable d’adopter comme nouveaux critères d’exclusion les patientes avec une AMH < 1,2 ng/mL et avec un CFA < 5 concomitant dans notre centre de Bordeaux.

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Mots-clés : Don d’ovocytes, Réserve ovarienne, Résultats du don

Citation : Anaïs Lecomte. Résultats du don en fonction de l’âge et de la réserve ovarienne des donneuses d’ovocytes, étude rétrospective au CECOS de Bordeaux. Sciences du Vivant [q-bio]. 2022. ⟨dumas-03629415⟩

Lien du document : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03629415

Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ?

Sujet : Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ?

Auteurs : María Isabel Jociles, Ana María Rivas et Ariadna Ayala Rubio

María Isabel Jociles
Professeure titulaire, Universidad Complutense de Madrid, jociles@cps.ucm.es

Ana María Rivas
Chercheuse, Universidad Complutense de Madrid, rivasant@cps.ucm.es

Ariadna Ayala Rubio
Maître de conférences, Universidad Complutense de Madrid, aayalaru@ucm.es

Date de mise en ligne : 15 octobre 2021

Résumé

Cadre de la recherche : L’Espagne se classe au premier rang en Europe en matière de « don » d’ovules. Leur production et leur commercialisation constituent aujourd’hui l’un des marchés les plus lucratifs du système économique national.

Objectifs : Comment les femmes cédant leurs ovules comprennent-elles ce « don » ? Dans une société où le « don » d’ovocytes est formalisé comme un acte bénévole et altruiste, comment les « donneuses » conçoivent-elles et considèrent-elles la rémunération qu’elles obtiennent pour cet acte ?

Méthodologie : Cet article présente l’analyse d’entretiens approfondis menés avec 38 « donneuses » d’ovules, issues de différentes régions d’Espagne, participant actuellement ou ayant participé au processus de « don ». Entre 18 et 49 ans, elles occupent pour la plupart des emplois précaires, elles sont au chômage et/ou elles sont étudiantes non boursières.

Résultats : Les « donneuses » d’ovules ne conçoivent pas leur contribution à l’industrie de la reproduction humaine comme un travail salarié.

Conclusions : Même si ces femmes jouent un rôle prépondérant dans le processus de « don » d’ovules, leur contribution est bien souvent sous-estimée. Pourtant, leur implication est nécessaire à la concrétisation de projets familiaux de personnes souhaitant devenir parents. Elles contribuent également au bon fonctionnement de l’activité des cliniques d’assistance à la procréation et à l’approvisionnement des banques de gamètes.

Contribution : Tout en présentant l’organisation sociale du « don » d’ovules en Espagne, cet article révèle la manière dont le travail reproductif effectué par les femmes produisant et cédant leurs ovocytes est invisibilisé et dévalorisé. De plus, il rend compte de la façon dont les « donneuses » d’ovules sont expropriées de leur matériel biologique, expropriation faiblement rémunérée et dont elles ne tirent qu’une faible part des bénéfices. Cette exploitation des femmes à travers le « mode biomédical de reproduction » et l’invisibilisation de leur travail est rendue possible grâce à l’anonymat des « dons », la coordination phénotypique, les modes de consentement, une compensation économique, et plus largement par une métaphore du « cadeau » et d’une idéologie de l’altruisme.

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Mots-clés : procréation médicalement assistée, travail de reproduction humaine, « donneuses d’ovules », travail reproductif, altruisme, compensation financière

Citation :

María Isabel Jociles, Ana María Rivas et Ariadna Ayala Rubio, « Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ? », Enfances Familles Générations [En ligne], 38 | 2021, mis en ligne le 15 octobre 2021. URL : http://journals.openedition.org/efg/12099

Jociles, María Isabel, Rivas, Ana María et Rubio, Ariadna Ayala « Les représentations sociales des fournisseuses de gamètes en Espagne : derrière le « don » d’ovocyte, un travail invisibilisé et dévalorisé ? ». Enfances, Familles, Générations no 38 (2021). https://doi.org/10.7202/1086958ar

Lien du document : https://doi.org/10.7202/1086958ar et http://journals.openedition.org/efg/12099

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La maternité à l’épreuve du don

Sujet : La maternité à l’épreuve du don

Auteurs : Kévin Lavoie and Isabel Côté

Kévin Lavoie
École de travail social et de criminologie
Université Laval
kevin.lavoie[at]tsc.ulaval.ca

Isabel Côté
Département de travail social
Université du Québec en Outaouais
isabel.cote[at]uqo.ca

Date de mise en ligne : 30 novembre 2021

Résumé

La présente étude vise à explorer les logiques sous-jacentes au choix du secret, au sein des familles dont l’enfant a été conçu par don d’ovules au Québec, Canada. La démonstration s’appuie sur un corpus de seize entrevues semi-dirigées auprès de femmes concernées (n=16), soit six mères ayant eu recours à un don d’ovules et dix donneuses. À travers une démarche de théorisation enracinée, nous dégageons les enjeux entourant l’annonce ou la dissimulation de la contribution de la donneuse dans le récit de conception de l’enfant à partir de deux stratégies narratives, soit le dévoilement progressif et la contribution oblitérée. Ces stratégies s’ancrent dans une conception exclusive de la maternité assistée par don, mais dans laquelle la place de la donneuse demeure ambiguë et difficile à cerner.

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Mots-clés : don d’ovules, infertilité, maternité, secret, dévoilement

Citation : Kévin Lavoie and Isabel Côté, “La maternité à l’épreuve du don”, Revue des sciences sociales [Online], 66 | 2021, Online since 30 November 2021, connection on 05 December 2021. URL: http://journals.openedition.org/revss/7404; DOI: https://doi.org/10.4000/revss.7404

Lien du document : https://doi.org/10.4000/revss.7404

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The right age to tell? The insufficiency of the age criteria for characterizing the experience of French donor conceived families in disclosing to their offspring

Sujet : The right age to tell? The insufficiency of the age criteria for characterizing the experience of French donor conceived families in disclosing to their offspring

Auteurs : Anaïs Martin, S Carez, C Metzler-Guillemain, A Martial

Date de mise en ligne : 06 August 2021

Résumé

Study question
Is age a key criteria for characterizing the experience of families in telling donor offspring about the facts of their conception?

Summary answer
The study shows that, although donor offspring’s age at the time of disclosure has an impact, it is insufficient to describe these families’ experiences

What is known already
Secrecy was the norm for decades in donor conception, but “openness” has now become the new core value for institutions, professionals and interest groups. Accordingly, in recent years information-sharing practices have shifted in donor conceived families, but a proportion of parents, especially heterosexual couples, still appear to not inform their children about their being donor conceived. Disclosure recommendations seem difficult to apply in practice. A recurring question is: when should children be told? Age is presented as a key criteria: the younger the children are when their conception story is shared, the less of a problem it would create.

Study design, size, duration
The qualitative social science study includes two sets of semi-directive interviews conducted with 20 French sperm donor conceived adults (April-Dec. 2019) and 22 French parents by sperm, egg or double donation (Feb.-Oct. 2020). Calls for interviews aimed at donor conceived adults and parents by donation were shared on the Internet, in the media (press, radio, television) and through interest groups (PMAnonyme, BAMP!, MAIA) in France. The contact initiative was left to potential participants.

Participants/materials, setting, methods
Donor conceived participants include 17 women and 3 men conceived 1960–2000 through anonymous sperm donation in heteroparental families.

The parent participants include 20 families (20 mothers, 2 fathers) who used donor conception—mainly anonymous (19)—in France, Spain and the Czech Republic starting in the 1980s. 17 conceived as heteroparental couples, 2 as solo-mothers-by-choice and 1 as a same-sex couple. 17 have already informed their offspring of the facts of their conception.

Main results and the role of chance
The participants’ experiences of disclosure appear to be bound to their historical and social context, especially regarding the prevailing norms on secrecy. Older parents mention having been advised by clinic professionals to keep the facts of their conception from their child(ren). Some also feared the stigma related to infertility. In contrast, some younger donor conceived participants recall the use of a children’s book while being told of their conception as toddlers. Beyond age, the larger context thus affects information-sharing practices.

Furthermore, experiences of disclosure are impacted by the family context and history. Some are embedded within larger events such as divorces or the death of a family member. The story of the donation may be linked to narratives of diseases (such as cancer) or traumatic events (such as the loss of a fetus in utero) that may prevail over donor conception or make it untellable.

Age proves to be an insufficient criteria to qualify these experiences, all the more so since “disclosure” sometimes unfolds in several steps. Some parents have first talked about their fertility issues without mentioning the use of a donor. Behind the prevailing norm of “openness”, difficulties in actually disclosing are confirmed.

Limitations, reasons for caution
Being qualitative, the study only includes a small number of participants without claiming exhaustivity nor representativity. It imperfectly reports on the view of those who do not disclose, as all participants question the principle of secrecy, many being members of interest groups defending openness.

Wider implications of the findings: Our results complement existing studies that emphasize the weight of age in donor conceived families’ experience regarding disclosure. Age alone cannot describe information-sharing practices that are embedded within their historical and social context as well as the family context and history. Results thus inform familial difficulties related to disclosure.

Citation : A Martin, S Carez, C Metzler-Guillemain, A Martial, P–505 The right age to tell? The insufficiency of the age criteria for characterizing the experience of French donor conceived families in disclosing to their offspring, Human Reproduction, Volume 36, Issue Supplement_1, July 2021, deab130.504, https://doi.org/10.1093/humrep/deab130.504

Lien du document : : https://doi.org/10.1093/humrep/deab130.504

Être issu·e·s du même don : partager des « origines » en assistance médicale à la procréation avec tiers donneur (Royaume-Uni, France)

Sujet : Être issu·e·s du même don : partager des « origines » en assistance médicale à la procréation avec tiers donneur (Royaume-Uni, France)

Auteur : Anaïs Martin
Doctorante en anthropologie, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Centre Norbert Elias, France, anais.g.martin@gmail.com

Date de mise en ligne : 28 mai 2021

Résumé

Cadre de la recherche : De nouvelles figures émergent au sein des liens créés par l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur : les personnes issues du même don.

Objectifs : À partir d’une enquête anthropologique auprès d’adultes conçu·e·s par don de sperme au Royaume-Uni et en France, l’article déploie une analyse des distinctions qui sont opérées entre personnes issues du même don, frères et sœurs et enfants du donneur afin de mieux comprendre ce qu’engage le partage d’» origines » quand on a été conçu·e grâce au même donneur.

Méthodologie : L’analyse repose sur les entretiens semi-directifs approfondis menés entre octobre 2017 et décembre 2019 avec 17 adultes conçus par don de sperme qui ont identifié au moins une personne conçue grâce au même donneur au Royaume-Uni et en France.

Résultats : À l’aune des relations avec les frères et sœurs, les connexions entre personnes issues du même don apparaissent d’abord comme un lien corporel paradoxal qui se matérialise par un partage de gènes entre des inconnu·e·s. Les distinctions entre enfants du donneur et personnes conçues par don soulignent ensuite qu’au-delà de la dimension génétique, c’est l’événement du don qui spécifie les liens entre personnes issues du même don. Plus qu’un géniteur, elles partagent les circonstances de leur conception, dont découlent un récit partagé et des expériences communes. Enfin, si les relations qui s’établissent de fait se caractérisent par leur souplesse et leur dimension élective, elles n’en font pas moins émerger de nouvelles normes et hiérarchies.

Conclusions : L’étude des liens entre personnes issues du même don laisse entrevoir la constitution d’une nouvelle catégorie relationnelle aux confins de la parenté.

Contribution : L’article propose d’aborder la procréation assistée avec tiers donneur par les relations collatérales qu’elle produit. Il contribue à la réflexion sur le contenu des liens créés par les « origines ».

Mots clés : assistance médicale à la procréation, personnes conçues par don, don de sperme, relations collatérales, origines, parenté

Citation : Anaïs Martin, « Être issu·e·s du même don : partager des « origines » en assistance médicale à la procréation avec tiers donneur (Royaume-Uni, France) », Enfances Familles Générations [En ligne], Articles sous presse, mis en ligne le 28 mai 2021, consulté le 25 août 2021. URL : http://journals.openedition.org/efg/11270

Lien du document : : http://journals.openedition.org/efg/11270

Droits d’auteur : : Enfances Familles Générations est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 4.0 International.

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Self-reported mental health status of donor sperm-conceived adults

Sujet : Self-reported mental health status of donor sperm-conceived adults

Auteur : Damian H. Adams, Adam Gerace, Michael J. Davies et Sheryl de Lacey

Date de mise en ligne : 31 mai 2021

Résumé
While donor-conceived children have similar mental health outcomes compared to spontaneously conceived children, there is an inconsistency between studies investigating mental health outcomes of donor-conceived people in adulthood. This study is an online health survey that was completed by 272 donor sperm-conceived adults and 877 spontaneously conceived adults from around the world. Donor sperm-conceived adults had increased diagnoses of attention deficit disorder (P = 0.004), and autism (P = 0.044) in comparison to those conceived spontaneously. Donor sperm-conceived adults self-reported increased incidences of seeing a mental health professional (P < 0.001), identity formation problems (P < 0.001), learning difficulties (P < 0.001), panic attacks (P = 0.038), recurrent nightmares (sperm P = 0.038), and alcohol/drug dependency (P = 0.037). DASS-21 analysis revealed that donor sperm-conceived adults were also more stressed than those conceived spontaneously (P = 0.013). Both donor sperm and spontaneously conceived cohorts were matched for sex, age, height, alcohol consumption, smoking, exercise, own fertility, and maternal smoking. The increase in adverse mental health outcomes is consistent with some studies of donor-conceived adult mental health outcomes. These results are also consistent with the Developmental Origins of Health and Disease (DOHaD) phenomenon that has linked adverse perinatal outcomes, which have been observed in donor-conceived neonates, to increased risk of chronic disease, including mental health. Further work is required to reconcile our observations in adults to contrary observations reported in donor-conceived children.

Mots clés : Donor conception, health survey, mental health, online, outcome, self-reported

Citation : Adams, D., Gerace, A., Davies, M., & De Lacey, S. (2021). Self-reported mental health status of donor sperm-conceived adults. Journal of Developmental Origins of Health and Disease, 1-11. doi:10.1017/S2040174421000210

Lien du document : : https://doi.org/10.1017/S2040174421000210