Existe-t-il des critères fiables de prédiction des chances de grossesse chez les receveuses dans le cadre du don d’ovocytes ? Qu’est-ce qu’une « bonne donneuse » ? Étude rétrospective multicentrique française menée par le Groupe d’études pour le don d’ovocytes

Titre : Existe-t-il des critères fiables de prédiction des chances de grossesse chez les receveuses dans le cadre du don d’ovocytes ? Qu’est-ce qu’une « bonne donneuse » ? Étude rétrospective multicentrique française menée par le Groupe d’études pour le don d’ovocytes

Auteurs : Emmanuelle Mathieu d’Argent, Jeanine Ohl, Hélène Letur, Justine Riss

Mots-clés : don d’ovocyte, taux de naissance, AMH, Progestatifs, taux de grossesse

Revue : Médecine de la Reproduction
Année de parution : Volume 26, numéro 1, janvier-février-mars 2024

Lien : https://www.jle.com/fr/revues/mtg/e-docs/existe_t_il_des_criteres_fiables_de_prediction_des_chances_de_grossesse_chez_les_receveuses_dans_le_cadre_du_don_dovocytes_quest_ce_quune_bonne_donneuse_etude_retrospective_multicentrique_francaise_menee_par_le_groupe_detudes_pour_le_don_dovocytes_350695/article.phtml

Citation : Emmanuelle Mathieu d’Argent, Jeanine Ohl, Hélène Letur, Justine Riss. Existe-t-il des critères fiables de prédiction des chances de grossesse chez les receveuses dans le cadre du don d’ovocytes ? Qu’est-ce qu’une « bonne donneuse » ? Étude rétrospective multicentrique française menée par le Groupe d’études pour le don d’ovocytes. Médecine de la Reproduction. 2024;26(1):30-38. doi:10.1684/mte.2024.0991

Résumé :
Dans le but d’améliorer les pratiques en don d’ovocytes en France, une étude rétrospective multicentrique française a été menée par le Groupe d’études pour le don d’ovocytes. Le but de ce travail était de mettre en évidence des critères de prédiction des chances de grossesse chez les patientes bénéficiant d’une aide médicale à la procréation avec don d’ovocytes. Douze centres français de don d’ovocytes ont recueilli rétrospectivement les données de 1 186 cycles de don d’ovocytes effectués entre 2019 et 2022 inclus. Les différentes caractéristiques des donneuses et des cycles de stimulation ont été analysées au regard de l’obtention d’au moins une grossesse chez les receveuses. L’âge moyen des donneuses au moment de la ponction ovocytaire était de 31,5 ± 4,51 ans [18-38] ; leur indice de masse corporelle moyen était de 23,6 ± 4,10 kg/m2 ; 21 % des donneuses étaient fumeuses. En ce qui concerne les paramètres de réserve ovarienne, le taux d’hormone antimüllérienne moyen était de 3,46 ± 2,51 ng/mL, le compte des follicules antraux moyen était de 21,4 ± 12,0. Les protocoles de stimulation utilisés étaient le protocole antagoniste pour 85 % des donneuses, le protocole agoniste pour 3,1 %, et le protocole progestatif pour 12 %. Le protocole n’était pas documenté pour 15,4 % des cycles. Vingt-quatre pour cent (24 %) des donneuses avaient bénéficié d’une prescription de corifollitropine alpha. Quinze pour cent (15 %) des donneuses de l’étude ont bénéficié d’une autoconservation d’une partie des ovocytes recueillis. L’étude de ces paramètres au regard de l’obtention d’au moins une grossesse chez les receveuses montre que ce sont les donneuses âgées de 23 à 29 ans qui offrent le plus de probabilité de grossesse chez la ou les receveuses. En analyse multivariée, le principal paramètre associé aux chances de grossesse chez les receveuses est le nombre d’ovocytes matures donnés. Le nombre d’ovocytes nécessaires à l’obtention d’au moins une grossesse est de 10,6. D’autres analyses sont nécessaires pour affiner les stratégies de don dans le but d’améliorer les taux de grossesse chez les receveuses.

« Monsieur graine, donneur, mais pas papa » : Le travail narratif des mères seules par don

Titre : « Monsieur graine, donneur, mais pas papa » : Le travail narratif des mères seules par don
Auteur : Margot Lenouvel
Lien : https://journals.openedition.org/efg/20680
Revue : Enfances Familles Générations n°46
Mis en ligne : 14 octobre 2024

Mots-clés : mère seule, procréation médicalement assistée, don, travail procréatif, narration, script, mémoire

Résumé

Cadre de la recherche : La question des origines personnelles évolue au fur et à mesure que se diversifient les manières de faire famille. En France, les parents ayant recours au don de gamètes sont désormais encouragés à transmettre à l’enfant un récit sur les circonstances de sa venue au monde. Ces narrations prennent une place particulière pour les mères seules : il s’agit d’attribuer une place à un donneur dans l’histoire familiale, sans que celle-ci compense l’absence d’un deuxième parent.

Objectifs : L’objectif de cet article consiste à analyser comment les récits sur les origines – ici sur les donneurs – se construisent par les mères seules.

Méthodologie : Dans le cadre d’un travail de thèse, dix-huit entretiens biographiques ont été réalisés auprès de femmes seules devenues mères en ayant recours à un don de sperme, à l’étranger ou en France. Ces entretiens sont complétés par l’analyse d’un groupe en ligne, terrain d’enquête fécond pour observer les intimités familiales.

Résultats : Dévoiler son histoire donne lieu à une variété de pratiques et de stratégies narratives, fondées sur la norme morale d’une double responsabilité des mères seules. Investiguer les narrations donne à voir la place attribuée au donneur. Il incarne une figure symbolique de l’histoire familiale, qui ne fait aucunement concurrence à la parenté et la filiation. Sa place est construite dans un entre-soi féminin au sein des réseaux de mères seules, puis négociée avec l’entourage familial. Plus encore, ces récits se matérialisent à travers la création de supports (livres, images, films, etc.), témoignant de la volonté des mères seules d’affirmer leur modèle familial.

Conclusion : La mise en récit des origines s’insère dans un travail narratif des mères seules à destination de leur enfant et de l’entourage, qui participe à la mémoire familiale.

Contribution : Cet article contribue à une meilleure compréhension de l’expérience parentale des mères seules, et plus globalement de la place accordée à un donneur dans l’histoire des familles issues du don.

Visions et répercussions de l’accès aux origines dans l’Assistance Médicale à la Procréation avec tiers donneur: étude descriptive chez les donneurs de gamètes

Titre : Visions et répercussions de l’accès aux origines dans l’Assistance Médicale à la Procréation avec tiers donneur: étude descriptive chez les donneurs de gamètes
Auteurs : lémence CIRADE, Inès BRAHAM, Jerôme DELOTTE, Samir BOUKAIDI, Sarah DUPUIS, Adeline MORISOT, Valérie BENOIT, Nicolas CHEVALIER
Lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468718924003787
Date de publication : 31 décembre 2024
Titre de la publication : Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie (Elsevier)

Résumé

Objectifs: La loi de Bioéthique du 2 août 2021 a introduit l’accès aux origines chez les personnes conçues par tiers donneur. Deux ans après la mise en place de cette mesure quelle est la proportion d’anciens donneurs de gamètes informés sur l’accès aux origines, quelle est leur position à ce propos, et notamment les répercussions potentielles que peut avoir cette nouvelle mesure sur eux?.

Méthodes: Etude de cohorte rétrospective unicentrique à partir de questionnaires.

Résultats: Quand nous interrogeons les anciens donneurs de gamètes à propos de l’accès aux origines, seuls 53 % des donneuses et 71 % des donneurs sont informés de cette mesure. En questionnant les participants sur le mode de don idéal selon eux, 41 % des donneuses et 47 % des donneurs sont favorables à un accès de leurs données identifiantes pour la personne issue du don. Plus de la moitié sont aussi favorables à l’accès aux données non identifiantes et médicales. Si un jour une personne issue de leur don faisait une demande d’accès à leur identité, 62 % des donneuses et 56 % des donneurs l’accorderait.

Conclusions: Une part non négligeable de nos participants exprime le désir de bénéficier d’informations sur une éventuelle descendance issue de leur don. Parmi les donneurs interrogés, seulement la moitié sont informés de la législation introduisant l’accès aux origines, à maintenant deux ans de sa mise en place. Ces résultats nous encouragent à renforcer les efforts de communication autour de l’accès aux origines.

L’information des personnes issues de don de gamètes sur leur mode de conception : ce que nous disent les adultes nés de don

Titre : L’information des personnes issues de don de gamètes sur leur mode de conception : ce que nous disent les adultes nés de don
Auteurs : Salomé Gallissian, Anais Martin, Audrey Gnisci, Carole Deveze, Catherine Metzler-Guillemain
Date : Volume 26, numéro 1, janvier-février-mars 2024
Revue : Médecine de la Reproduction
Lien vers l’article

Salomé Gallissian, Anais Martin, Audrey Gnisci, Carole Deveze, Catherine Metzler-Guillemain. L’information des personnes issues de don de gamètes sur leur mode de conception : ce que nous disent les adultes nés de don. Médecine de la Reproduction. 2024;26(1):98-122. doi:10.1684/mte.2024.0982

Le témoignage des CECOS au sujet de l’accès à l’assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes et à l’accès aux « origines »

Titre : Le témoignage des CECOS au sujet de l’accès à l’assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes et à l’accès aux « origines »
Auteur : Catherine Metzler-Guillemain
Journal : Journal du Droit de la Santé et de l’Assurance – Maladie (JDSAM) N° 32(2), 28-32.
Date : 2022
Lien : https://droit-cairn-info.proxy.bibliotheques.uqam.ca/revue-journal-du-droit-de-la-sante-et-de-l-assurance-maladie-2022-2-page-28

Résumé :
La fédération des CECOS (Centres d’Études et de Conservation des Œufs et du Sperme) rassemble la majorité des centres autorisés pour la gestion des activités d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) avec tiers donneur (97 % des centres autorisés pour le don de spermatozoïdes, 80 % des centres autorisés pour de don d’ovocytes, 80 % des centres autorisés pour l’accueil d’embryon). La loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique prévoit de nombreux changements dans les pratiques des centres d’AMP, notamment concernant l’AMP avec tiers donneur : la prise en charge de couples de femmes ou de femmes non mariées, le recours au double don de gamètes, la possibilité (sous conditions) d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur même pour des personnes majeures nées antérieurement à cette loi. Plus de 40 000 personnes actuellement majeures sont nées suite au recours à l’AMP avec tiers donneur au sein des CECOS. Combien d’entre elles solliciteront la commission d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur ? Quelles réponses auront-elles ? Quelles conséquences auront ces mesures sur les anciens donneurs et leur famille ? Par ailleurs, comment assurer des délais d’attente raisonnables pour tous les receveurs en don de spermatozoïdes ? La France veut mettre en place un système reposant sur des valeurs comme la non-rémunération du don et des donneurs motivés par l’altruisme, des receveurs pris en charge en don de spermatozoïdes avec un délai raisonnable, et une couverture par l’assurance maladie pour tous. Le défi est à relever, il impose une coopération parfaite entre les professionnels, les tutelles et les instances gouvernementales afin de répondre aux attentes des patients.

Extrait :
Le terme accès aux « origines » est un terme fort qui sera mis entre guillemets car les origines d’une personne ne peuvent être superposées au seul accès à l’identité d’un donneur. Le texte voté en 2021 prévoit la possibilité, via une commission d’accès aux données non identifiantes et à l’identité du tiers donneur qui devrait être constituée d’ici septembre 2022, de nouvelles mesures. Cette commission sera chargée :

  • de contacter les tiers donneurs qui n’étaient pas soumis aux dispositions du présent chapitre au moment de leur don, lorsqu’elle est saisie de demandes au titre de l’article L. 2143-5 du CSP, afin de solliciter et de recueillir leur consentement à la communication de leurs données non identifiantes et de leur identité ainsi qu’à la transmission de ces données à l’Agence de la biomédecine.

Ce dernier point est problématique pour tous les professionnels de la Fédération des CECOS. En effet, cela va à l’encontre des informations données aux donneurs lors de leur engagement au don et dont les candidats ont tenu compte pour s’engager dans la démarche de don, lors du colloque singulier de la consultation médicale. De plus, cela identifie les personnes en tant que donneur, sans que ces personnes aient donné leur accord et constitue une rupture du secret médical. La Fédération des CECOS a transmis ses inquiétudes et ces arguments au Président du Conseil constitutionnel le 5 juillet 2021, avant la promulgation du texte de loi.

Concernant les anciens donneurs, peu de personnes se sont manifestées mais les avis semblent être hétérogènes : certains sont en accord avec les possibilités d’accès jusqu’à leur identité, certains sont en désaccord et disent refuser d’être contactés par la future commission, d’autres manifestent leur refus que les paillettes de spermatozoïdes éventuellement encore stockées puissent être distribuées à des couples lesbiens ou à des femmes non mariées. Selon les directives de l’Agence de la biomédecine, ce dernier cas correspond à l’expression d’un retrait de leur consentement au don tel qu’il est prévu par l’article L.1211-2 et L.1244-2 du Code de la santé publique, et implique donc l’arrêt de la distribution des paillettes de spermatozoïdes.

Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application

Sujet : Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application

Auteur : Lou Valentine ZITO

Directrice : Nataliya TCHERMALYKH

Date de mise en ligne : Août 2024

Lien du document : https://archive-ouverte.unige.ch/unige:180782

Citation : ZITO, Lou Valentine. Le droit de connaître ses origines dans la loi bioéthique de 2021 en France : enjeux et application. Master, 2024.

Résumé
La loi bioéthique française de 2021 reconnaît aux personnes conçues par don de gamètes le droit de connaître leurs origines. Mais comment ce droit est-il appliqué dans les faits ? Les enfants conçus par don de gamètes peuvent-ils effectivement accéder aux informations sur leurs origines ? Quels sont les défis rencontrés par les centres de dons dans la mise en œuvre de cette loi ? Les parents sont-ils prêts à divulguer ces informations à leurs enfants ? Cette étude examine la manière dont ce droit est respecté et appliqué dans les centres de dons en France. En utilisant une méthode qualitative basée sur des entretiens avec des professionnels, des témoignages de parents et de personnes conçues par don, elle analyse les implications psychologiques, identitaires et familiales de l’accès ou du manque d’accès aux origines biologiques. Bien que la loi bioéthique de 2021, dans sa dernière révision, vise à répondre aux besoins identitaires des enfants, des inégalités persistent dans son application, notamment en fonction de la date du don de gamètes. De plus, les centres de dons doivent faire face à divers défis dans la mise en œuvre de cette loi, tels que des contraintes financières, des limites en ressources humaines, des réticences parentales à la divulgation des origines, ainsi qu’un potentiel manque de dons à venir. Bien que la loi de 2021 constitue une avancée, elle présente des limites et nécessite encore des ajustements pour garantir pleinement ce droit fondamental à tous les enfants nés de dons de gamètes.

Dépistage de variant du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes en France : Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Sujet : Dépistage de variant du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes en France : Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Auteurs : Julie Bacus, Chloé Depuydt, Nathalie Arroja, Juliette Chauvel, Volcy Soula, Aline Papaxanthos, Marie-Pierre Reboul, Lucie Chansel-Debordeaux

Date de mise en ligne : septembre 2024

Résumé

Objectifs
Selon les recommandations françaises, seul le caryotype est réalisé en première intention chez les candidats au don de gamètes. La prescription d’examens complémentaires génétiques à la recherche de variants responsables de maladies monogéniques graves n’est recommandée qu’en cas de points d’appels. Pourtant, la mucoviscidose reste la plus fréquente des maladies génétiques graves de l’enfance. Nous avons réalisé un état des lieux des différentes stratégies de dépistage dans les Centres d’Études et de Conservation des Œufs et du Sperme humain (CECOS) concernant les anomalies du gène Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator (CFTR).

Méthode
Notre étude porte sur l’analyse de données recueillies à l’aide d’un questionnaire établi par nos soins. Les centres privés autorisés à pratiquer le don ont été exclus de ce travail.

Résultats
Vingt-six centres ont participé sur les 33 interrogés. 2 centres réalisent un dépistage systématique chez tous les candidats au don de spermatozoïdes alors qu’un seul centre le pratique chez les candidates au don d’ovocytes. Pour les 23 autres centres, la recherche est effectuée soit en cas de fortes suspicions cliniques selon les antécédents personnels ou familiaux du candidat au don de gamètes, soit lorsque la receveuse est porteuse d’un variant connu. Concernant la technique d’analyse moléculaire, 56,5% des centres utilisent des kits commerciaux de PCR, les autres ont recours au séquençage de nouvelle génération.

Conclusion
Le dépistage ciblé reste donc largement majoritaire en France contrairement à l’étranger. Passer au dépistage systématique élargi pose des problématiques éthiques, financières et organisationnelles.

Mots-clés : CFTR, Dépistage, Don, Gamètes, CECOS

Citation : Julie Bacus, Chloé Depuydt, Nathalie Arroja, Juliette Chauvel, Volcy Soula, Aline Papaxanthos, Marie-Pierre Reboul, Lucie Chansel-Debordeaux, Dépistage de variant du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes en France : Quand ? Comment? Pourquoi?, Volume 5229, Issue 1, 8/2024, Pages 1-62, ISSN 2468-7189, http://dx.doi.org/10.1016/j.gofs.2024.09.002
(http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468-7189(24)00281-2)
Mots-clé: CFTR; Dépistage; Don; Gamètes; CECOS; CFTR; Screening; Gamete donors; French donation centers;

Lien du document : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468718924002812

Perspectives on sperm donor anonymity: insights from donor-conceived adults in Belgium

Titre : Perspectives on sperm donor anonymity: insights from donor-conceived adults in Belgium
Auteurs : Phyline Casteels, Julie Nekkebroeck, Herman Tournaye
Date : 15 juillet 2024
Lien de l’article : https://academic.oup.com/humrep/advance-article/doi/10.1093/humrep/deae160/7713887

Résumé

QUESTION D’ÉTUDE
Les adultes conçus grâce à un donneur en Belgique sont-ils intéressés par l’obtention d’informations sur les donneurs, et ces intérêts varient-ils en fonction de leurs antécédents familiaux ?

RÉPONSE SOMMAIRE
Les adultes conçus grâce à un donneur expriment un intérêt significatif pour l’obtention d’informations liées au donneur, l’intérêt le plus élevé étant signalé par les descendants de couples hétérosexuels par rapport à ceux issus de familles monoparentales ou de couples lesbiens.

CE QUE L’ON SAIT DÉJÀ
En Belgique, le don de sperme est en grande partie anonyme, mais l’essor des tests génétiques directs auprès des consommateurs remet en cause cet anonymat.

CONCEPTION, TAILLE ET DURÉE DE L’ÉTUDE
Il s’agissait d’une étude transversale impliquant une enquête nationale en ligne menée de juillet 2022 à octobre 2023. Les participants, âgés de 18 ans et plus et connaissant leur statut de conception par donneur de sperme anonyme, ont été recrutés par divers canaux.

PARTICIPANTS/MATÉRIEL, CADRE, MÉTHODES
Au total, 203 participants ont été inclus : 62,6 % ont grandi dans des familles hétérosexuelles avec des pères infertiles, 26,1 % dans des couples lesbiens, 8,4 % dans des familles monoparentales et 3,0 % dans des structures familiales diverses ou variées. L’enquête était disponible en français et en néerlandais et comprenait 43 questions, dont un mélange de questions oui/non et de questions à choix multiples.

PRINCIPAUX RÉSULTATS ET LE RÔLE DU HASARD
L’âge moyen de la divulgation était de 16,5 ans, avec une divulgation nettement plus tardive dans les ménages hétérosexuels. Un pourcentage important de 82,8 % des personnes conçues par don ont exprimé un vif intérêt pour obtenir des informations non personnellement identifiables sur le donneur, tandis que 69 % étaient curieuses de connaître les données personnellement identifiables du donneur. En outre, 61,6 % ont exprimé le souhait d’un contact personnel avec leur donneur et 26,6 % ont plaidé pour l’inclusion du nom du donneur sur leur acte de naissance. Les participants élevés dans des familles biparentales lesbiennes ont montré le niveau d’intérêt le plus faible pour les informations liées au donneur par rapport à ceux élevés dans d’autres structures familiales. Une écrasante majorité de 90,1 % se sont interrogés sur la possibilité d’avoir des demi-frères et sœurs issus du même donneur de sperme. L’analyse des réponses à l’enquête sur l’enregistrement de la base de données ADN a révélé que 55,2 % des enfants conçus par don étaient déjà enregistrés, 68,8 % ayant découvert le même enfant donneur et 30,4 % ayant réussi à localiser leurs donneurs. Comparativement aux individus issus d’autres structures familiales, les personnes élevées dans des foyers hétérosexuels ont une attitude moins positive à l’égard de leur conception par don anonyme de sperme. Environ 61,6 % des personnes conçues grâce à un donneur ont déclaré avoir éprouvé des émotions différentes de celles de leurs pairs, tandis que 44,1 % ont rencontré des difficultés psychologiques liées au don anonyme de sperme, principalement attribuées à une divulgation tardive. La majorité a soutenu l’idée d’informer le donneur du nombre d’enfants qu’il a aidé à concevoir. Enfin, l’étude a souligné que 21,2 % des adultes conçus grâce à un donneur envisageaient de devenir eux-mêmes donneurs et 31,3 % se sont déclarés prêts à faire appel à un donneur anonyme lorsqu’ils étaient confrontés à des problèmes de fertilité.

IMPLICATIONS PLUS LARGES DES RÉSULTATS
Les résultats de cette étude contribuent à une meilleure compréhension des besoins et des préférences des adultes conçus grâce à un donneur, avec un impact potentiel significatif sur l’éducation des patients et la politique de santé.

Mots-clés
conception par donneur – anonymat du donneur – divulgation – donneur – insémination artificielle par donneur

Citation
Phyline Casteels, Julie Nekkebroeck, Herman Tournaye, Perspectives sur l’anonymat des donneurs de sperme : éclairages d’adultes conçus grâce à un donneur en Belgique, Human Reproduction , 2024 ;, deae160, https://doi.org/10.1093/humrep/deae160

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Des « relations mystérieuses » : qualifier les contacts entre les donneurs et donneuses de gamètes et les personnes issues de leur don

Titre : Des « relations mystérieuses » : qualifier les contacts entre les donneurs et donneuses de gamètes et les personnes issues de leur don
Date : Mai 2024
Auteurs : Anaïs Martin et Isabel Côté
Lien : https://hal.science/hal-04572484v1

Citation : Anaïs Martin, Isabel Côté. Des « relations mystérieuses » : qualifier les contacts entre les donneurs et donneuses de gamètes et les personnes issues de leur don. 91e Congrès de l’Acfas, Acfas, May 2024, Ottawa (Ontario), Canada. ⟨hal-04572484⟩

Résumé : Larry a donné anonymement son sperme dans les années 1970 aux États-Unis. Quarante ans plus tard, une lettre lui apprend qu’une personne issue de son don cherche à le contacter. Se noue alors un lien qui reste difficile à définir aujourd’hui : « Le seul mot qui me vient, c’est ‘mystérieux’. Ce n’est pas définissable dans la langue que je connais. » A travers le monde, d’autres donneurs et donneuses de gamètes font des expériences semblables : depuis le début des années 2000, un certain nombre de personnes conçues par don ont entrepris d’identifier leur géniteur ou génitrice. Si les études empiriques donnent un aperçu du vécu des personnes conçues par don, on en sait encore peu sur la manière dont les donneurs et donneuses vivent ces contacts. Comment considèrent-iels les relations qui peuvent en découler ? Cette intervention présente les résultats d’une étude exploratoire qualitative menée auprès de 15 hommes et 12 femmes ayant donné des gamètes aux États-Unis, en Australie et au Canada entre les années 1970 et 2010, et ayant été contactés par une personne issue de leur don. Elle décrit les diverses réactions que ces prises de contact ont suscité de la part de leurs destinataires, entre surprise, curiosité ou encore prudence, illustrant autant d’enjeux liés à l’organisation du don de gamètes. La nature des relations entre donneurs ou donneuses et personnes issues de leur don sera ensuite interrogée à partir des normes et qualificatifs que les participant·es y associent.

Lien du programme complet : https://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/91/400/442/c
(voir le PDF)