Accès des hommes trans à l’AMP

La révision de la loi relative à la bioéthique qui a été promulguée le 2 août 2021, a instauré « la PMA pour toutes ». Cela signifie donc qu’une femme célibataire a donc accès à l’AMP avec tiers donneur.

Depuis la loi du 18 novembre 2016, il est possible de changer son genre à l’état civil sans subir de traitement altérant sa fertilité. Il est donc parfaitement possible pour une femme de devenir un homme tout en conservant ses fonctions reproductrices. Cependant, la loi relative à la bioéthique n’autorise pas un homme trans célibaire à avoir accès à l’AMP.

Le 29 novembre 2021, l’association GIAPS (Groupe d’information et d’action sur les questions procréatives et sexuelles) a fait un recours pour excès de pouvoir devant le Conset d’Etat.

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Un mémoire complémentaire a été produit le 10 février 2022.

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Le 16 mai 2022, le Conseil d’Etat a estimé que le recours était valable du fait qu’il pose une question originale. Le recours a donc été transmis au Conseil constitutionnel.

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Si le recours devait aboutir, cela signifierait que les hommes trans pourraient bénéficier d’un don de spermatozoïdes.

Sondage IPSOS

L’association Les Matrikas (https://www.lesmatrikas.fr/) a commandé un sondage à l’institut IPSOS.

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Comme on peut le lire sur la page d’accueil de leur site Internet, l’association Les Matrikas demande : « Le décalage d’au moins un an de l’entrée en application de la levée de l’anonymat sur le don de gamètes, afin que de la PMA pour toutes puisse réellement être accessible au passage de la loi ; »

Ce sondage est sorti début juin 2021, c’est à dire peu de temps avant la 3e lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi bioéthique. L’association Les Matrikas était intervenue dans plusieurs médias pour relayer leur sondage.

La deuxième question du sondage est une question à rallonge où il est dit tout et son contraire. Par exemple, il est demandé si on serait prêt à donner si c’était gratuit, et si on serait prêt à donner si c’était rémunéré. A partir du moment où la personne interrogée était d’accord avec au moins une déclaration, elle devait répondre oui. Je suis pratiquement sûr que ceux qui ont répondu « non » n’ont pas compris la question car en principe, il ne devrait pas être possible d’être en désaccord avec 2 déclarations opposées.

Début juin 2021, j’avais parlé de ce sondage problématique et la sociologue Irène Théry avait donné son opinion dessus.

Journée mondiale consacrée au droit à connaître ses origines

Depuis 2014, il existe une journée mondiale consacrée au droit à connaître ses origines. Ce sont les collectifs d’enfants nés sous X qui ont initié cette mobilisation. Cette journée a été fixée le 30 mai.

Ce droit d’accès aux origines pour les personnes conçues en France par AMP avec don de gamètes devrait prochainement devenir une réalité grâce à l’actuel projet de loi bioéthique.

Droit à la connaissance des origines des enfants nés d’un don

Sujet : Droit à la connaissance des origines des enfants nés d’un don

Auteurs : Anne Debet
Professeur à l’Université de Paris, membre de l’Institut Droit et Santé, Inserm UMR_S 1145, Faculté de droit, d’économie et de gestion, Université de Paris

Date de mise en ligne : 2020

Citation : Debet Anne, « Droit à la connaissance des origines des enfants nés d’un don », Journal du Droit de la Santé et de l’Assurance – Maladie (JDSAM), 2020/1 (N° 25), p. 32-44. URL : https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-de-la-sante-et-de-l-assurance-maladie-2020-1-page-32.htm

Lien du document : : https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-de-la-sante-et-de-l-assurance-maladie-2020-1-page-32.htm