Inséminations intra-utérines avec spermatozoïdes de donneurs : quels facteurs influencent l’obtention d’une grossesse ?

Sujet : Inséminations intra-utérines avec spermatozoïdes de donneurs : quels facteurs influencent l’obtention d’une grossesse ?

Auteur : Marie Lefort

Date de soutenance de la thèse : 17 avril 2018

Résumé
Introduction : L’insémination intra-utérine avec spermatozoïdes de donneurs (IIU-D) est la technique d’aide médicale à la procréation (AMP) proposée aux couples faisant face à une infertilité masculine définitive ou à un risque de transmission d’une maladie génétique. Nous avons souhaité évaluer nos pratiques et étudier si des facteurs influencent l’obtention d’une grossesse en IIU-D.

Matériel et méthodes : Etude rétrospective, monocentrique des IIU-D réalisées au CHRU de Lille entre le 01/01/2007 et le 31/12/2016. Les caractéristiques pouvant influencer l’obtention d’une grossesse et d’une naissance ont été analysées en uni puis en multivarié avec un modèle logistique mixte. Résultats : Nous avons inclus 288 couples et 1040 IIU-D ont été réalisées. Le taux de grossesse clinique était de 23.7% et le taux de naissance vivante était de 19.3% par cycle. En analyse univariée l’âge de la femme, le nombre de follicules matures au déclenchement, le NSMI et l’antécédent de tentatives d’AMP intra-conjugales influençaient l’obtention d’une grossesse et/ou d’une naissance. En analyse multivariée l’antécédent de tentatives d’AMP intraconjugale restait un facteur péjoratif avec un taux de grossesse à 18.8% et de naissance à 13.4%. La stimulation ovarienne bi-folliculaire multipliait les chances de grossesse clinique par 1.39 [1.01-1.92]. Le nombre de spermatozoïdes inséminés (NSMI) était le plus important facteur retrouvé avec un seuil établit à 0.75 millions, en dessous de celui-ci les taux de grossesse clinique et de naissance vivante chutaient respectivement à 17.5% et 13% contre des taux de 26,4% et 21,7% quand le NSMI était supérieur ou égal à 0,75 millions (p respectifs à 0,004 et 0,002). Ni le bilan ovarien, ni les caractéristiques du donneur n’influençaient les résultats d’IIU-D.

Conclusion : L’antécédent de tentatives d’AMP intra-conjugales et la stimulation ovarienne sont des facteurs influençant les résultats d’IIU-D déjà connus et décrits dans la littérature. Nos résultats démontrent qu’en dessous de 750 000 spermatozoïdes mobiles inséminés, les taux de grossesse et de naissance sont significativement plus bas. Ce nouveau seuil permettra d’envisager plus sereinement les futures attributions des dons, tout en préservant pour nos patients des délais d’attente convenables. De plus, il n’est pas impossible que la nouvelle loi de Bioéthique élargisse les indications d’AMP avec don de spermatozoïdes.

Mots clés : inséminations intra-utérines; spermatozoïdes de donneur; grossesse; don de spermatozoïdes; facteurs, Insémination artificielle humaine; Dons de sperme; Grossesse; Stérilité masculine; Procréation médicalement assistée; Insémination artificielle avec donneur; Fécondité; Infertilité masculine; Techniques de reproduction assistée

Lien du document : http://pepite.univ-lille2.fr/notice/view/UDSL2-workflow-9975

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