Un de mes pseudo est Madame Ovary, j’ai 35 ans, je n’ai pas d’enfants et je suis donneuse d’ovocytes !
En 2018, j’ai commencé à chercher les possibilités qui s’offraient à moi concernant la conservation de mes ovocytes. J’étais dans l’idée que cela me permettrait de gagner du temps avant de savoir si je voulais ou non des enfants. En me renseignant, j’ai appris qu’en France, on pouvait congeler certains ovocytes si on passait par le processus de don. J’ai pu parler avec des personnes ayant déjà fait un don, suivre des personnes sur internet qui s’intéressaient au sujet. A force, la question de l’autoconservation est devenue moins importante. Il y a une révélation : je ne voulais pas forcément des enfants mais j’étais ravie de participer au bonheur de gens qui en voulaient. Je suis ce qu’on appelle une « personne en bonne santé ». Peu de maladies, aucun problème génétique, un corps en état de marche ! J’ai pris mon premier rendez-vous en novembre 2017. Il s’agissait avant tout de vérifier si j’étais bien au courant d’en quoi consistait le don, ce que cela impliquait et la marche à suivre pour la suite.
Le parcours était tellement simple que j’étais de plus en plus rassurée. Les quelques rendez-vous avec le corps médical ont continué de me convaincre que cela était presque anecdotique pour moi. Il y avait quelques rendez-vous à faire, un traitement court que je pouvais faire moi-même… Finalement, il ne s’agissait que de quelques jours dans ma vie pour offrir une joie et un projet de vie sur la longueur.
Le processus a d’abord démarré par des rendez-vous avec la médecin en chef, une biologiste et une psychologue. Le rendez-vous sur la génétique est peut-être celui qui est le plus perturbant : on donne retrouver des informations sur sa famille, être le plus clair possible sur le passif médical de chacun et chacune et j’avoue que cela n’est pas le moment le plus joyeux de ma vie. En revanche, parler avec une psychologue de ma démarche n’a fait que me conforter dans mon idée d’utiliser mon corps (qui fonctionne super bien) pour le bien-être de ceux et celles pour qui tout cela est plus compliqué. Et si je décidais de ne pas avoir d’enfants, il me semblait que je gâchais quelque peu mon capital santé, qui pouvait servir à d’autres.
Une fois les rendez-vous faits, l’hôpital a pu valider mon profil, me notifier de cette validation et me contacter pour déterminer quand le processus pourrait commencer. S’en est suivi un peu de monitoring de ma part et j’ai pu enfin contacter le secrétariat qui m’a donné le feu vert pour démarrer le traitement. Il n’y avait rien de vraiment compliqué à faire, cela n’a pas été douloureux et j’ai pu gérer moi-même mes piqûres : 10 jours d’un stylo d’hormones, 5 jours d’une petite piqûre pour compenser le traitement et la toute dernière pour enclencher le processus. Pendant ces 10 jours, le suivi se fait en quelques rendez-vous matinaux et prises de sang pour vérifier que tout va bien ! Jusqu’à ce que le compte soit bon et qu’on m’annonce que je pouvais revenir pour la ponction dans quelques jours. Croiser des couples en attente de dons avant ces rendez-vous a été un moment très émotionnel : j’étais heureuse de voir des personnes à qui mon don pourrait servir, mettre des mots sur leur attente et leur envie d’avoir un enfant.
Au petit matin, peu réveillée, je me suis dirigée vers l’hôpital. La ponction a été rapide et sans problème : c’était même plutôt agréable d’être reçue très rapidement et bien entourée. Après, on m’a indiqué que la ponction s’était très bien passée et qu’il y avait suffisamment d’ovocytes à donner. Le bonheur que j’ai ressenti à cette annonce n’a pas d’équivalent. J’étais fière et heureuse, presque comblée d’avoir accompli ma tâche si minime qu’elle soit. De ce jour, j’ai compris que j’étais avant tout une donneuse et que cela changerait la vie de plusieurs personnes.
Je ne saurais que trop appeler à vous engager dans ce don, qui sera peu contraignant pour vous, mais offre, selon moi, une bouffée d’enthousiasme et de joie. Je me suis sentie accomplie, satisfaite et plus que tout, pleine de vie.
Tellement, que j’y retourne dans quelques mois !
Tout mon parcours a été documenté sur un compte Instagram @_madameovary_
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Merci à Madame Ovary pour son don et son témoignage. Nous lui souhaitons bon courage pour son futur don !
Dans la majorité des cas, le don d’ovocytes se passe bien. Si tout comme Madame Ovary, vous souhaitez aider des personnes qui désirent un enfant, n’hésitez pas à prendre contact avec le centre AMP le plus proche de chez vous. En cas de difficulté, vous pouvez bien évidemment nous aider et nous vous aiderons du mieux possible.