Au regard des données de la littérature sur les risques potentiels de contaminations des gamètes par le SARS-CoV-2, sur les issues de grossesses des femmes infectées par ce virus et sur les risques pour le fœtus et le nouveau-né, et des données disponibles sur la vaccination anti-SARS-CoV-2 au cours de la grossesse, le HCSP recommande :
* de renseigner un questionnaire sur le risque lié au SARS-CoV-2 à chaque étape du processus d’AMP, même pour les patients qui ont bénéficié d’un schéma vaccinal complet ;
* de ne réaliser aucun test de dépistage du SARS-CoV-2 en amont du don de spermatozoïdes sous réserve que le donneur soit asymptomatique lors du don et qu’il ne soit pas cas-contact récent (moins de 15 jours) d’un sujet infecté, à l’instar des dons d’ovocytes ;
* de ne pas réaliser de PCR systématique avant une préservation de la fertilité, sous réserve que le patient soit asymptomatique et qu’il ne soit pas cas-contact récent ;
* de poursuivre les mesures barrières (masque, hygiène des mains …), la distanciation physique et les bonnes pratiques de laboratoire mises en place par l’ABM à l’occasion de la pandémie de Covid-19.
* d’inciter fortement les personnes en demande d’AMP à se faire vacciner contre le SARS-CoV-2 en respectant un délai d’une semaine entre l’injection de la deuxième dose et l’initiation d’une AMP, ainsi que les donneurs de gamètes ;
* de développer des projets de recherche clinique sur le retentissement de l’infection à SARS-CoV-2 sur la fertilité humaine et les pratiques d’AMP.
Mesures de prévention des risques liés au virus SARS-CoV-2 dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP)
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été saisi par la Direction générale de la santé pour émettre un avis sur les recommandations mises en place par l’Agence de la biomédecine (ABM), dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP) en période de circulation du virus SARS-CoV-2. En effet, compte tenu des incertitudes initiales sur les modes de transmission du SARS-CoV-2, du caractère émergent du Covid-19 et du manque de données sur son évolution à long terme, les mesures de sécurité ou de prévention préconisées initialement par l’ABM pour les personnes souhaitant recourir à l’AMP ainsi que pour les dons de gamètes, embryons et tissus germinaux, devaient être réévaluées en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques mais également de la progression de la couverture vaccinale de la population contre ce virus. Le HCSP est également sollicité pour émettre un avis, en partenariat avec la Haute Autorité de Santé, sur la vaccination des personnes ayant recours à l’AMP.